Le projet de budget de l’État, exercice 2021, comme l’a indiqué le rapport général de la Commission des Finances et du Budget (COMFIB), s’établit à 2 110,974 milliards FCFA en recettes et 2 651,774 milliards FCFA en dépenses. Soit un déficit de 540,8 milliards de FCFA

Les prévisions de recettes propres se chiffrent à 1 799,518 milliards FCFA en 2021 contre 1 672,280 milliards FCFA en 2020, soit un accroissement de 127,238 milliards FCFA en valeur nominale et 7,61% en valeur relative. Elles sont constituées essentiellement de recettes fiscales qui représentent 88,05% du total en 2021.
Les recettes propres représentent 85,25% des recettes totales du budget de l’État en 2021 contre 81,27% en 2020. Quant aux ressources extérieures, elles se chiffrent en 2021 à 311,456 milliards FCFA contre 385,518 milliards FCFA en 2020, soit une baisse de 74,063 milliards FCFA en valeur absolue et 19,21% en valeur relative.
Les prévisions de dépenses du budget de l’État se chiffrent à 2 651,774 milliards FCFA en 2021 contre 2 532,763 milliards FCFA pour 2020. Elles sont constituées de dépenses courantes pour un montant de 1 775,048 milliards FCFA et de dépenses en capital pour 876,725 milliards FCFA, correspondant à des parts relatives de 66,94% et 33,06%.
Ces parts relatives étaient de 65,93% et 34,07% en 2020 et 69,23% et 30,77% en 2019.
La prédominance des dépenses courantes dans le budget 2021 s’explique essentiellement par l’évolution des dépenses de personnel qui sont passées de 845,900 milliards FCFA en 2019 à 878,000 milliards FCFA en 2020 et à 950,000 milliards en 2021.
Leur part relative par rapport aux dépenses totales est de 35,83% en 2021 contre 34,67% en 2020 et 35,74% en 2019. Elles absorbent 52,79% des ressources propres du budget de l’État en 2021 contre 52,50% en 2020. Rapportées aux recettes fiscales, les dépenses de personnel représentent 59,95% en 2021 contre 60,99% en 2020.
Les dépenses d’investissements exécutés par l’État se chiffrent à 856,725 milliards FCFA en 2021 contre 797,978 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 58,746 milliards FCFA. Les investissements financés sur ressources propres se chiffrent à 511,149 milliards FCFA contre 445,683 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 65,465 milliards FCFA.
Le déficit budgétaire toujours en hausse s’élève à 540,800 milliards FCFA en 2021 contre 474,965 milliards FCFA en 2020
Ces différentes grandeurs ont permis de dégager les observations suivantes :
• Le Ratio « solde budgétaire global, rapporté au PIB nominal ne serait pas respecté (-5,6% en 2021).
• Le Taux d’inflation annuel moyen (norme de 3%) serait contenu dans la norme Communautaire (2,4% en 2021)
• Le Ratio « encours de la dette publique rapporté au PIB nominal » (norme : de 70%) serait en conformité avec la norme communautaire (46,2% en 2021)
• Le Ratio « masse salariale sur recettes fiscales » dont la norme doit être inférieure ou égale à 35% ne serait pas respectée (54,9% en 2021)
• Quant aux Taux de pression fiscale (norme de 20%) on note que la norme communautaire ne sera pas respectée (18,0% en 2021)
Par ailleurs, le graphique ci-dessous met en comparaison trois grandeurs à savoir les dépenses totales, les dépenses de personnel et les investissements de l’État. Il ressort de ce graphique une hausse continue des dépenses totales ainsi que les dépenses de personnel sur les quatre dernières années avec cependant une baisse tangentielle des investissements de l’État. Cette baisse tangentielle des investissements étatiques est inopportune surtout pour les pays comme le Burkina Faso car l’investissement est primordial pour un décollage économique durable.

Partant de ces observations, pour espérer un décollage économique durable, les autorités doivent trouver des solutions idoines aux faits suivant :
• La détérioration du ratio de la masse salariale par rapport aux normes communautaires
• La faiblesse des ressources allouées à l’enseignement supérieur et à la Recherche ;
• La faible évolution du niveau de recouvrement des impôts d’année en année
• La baisse tangentielle des investissements durables réalisés par l’État.

Saidou Nikièma
Doctorant en Economie
Université Thomas Sankara