Les artisans miniers du Burkina ont demandé dimanche, « un dialogue sincère » avec l’Etat, afin de mettre fin entre autres, « aux saisies injustifiées d’or et aux expropriations »

Les acteurs du secteur minier artisanal rencontrent depuis quelques années, des difficultés dans le cadre de leurs activités.

En vue de remédier à la situation, l’Union nationale des artisans miniers du Burkina (UNAAM-B) et ses partenaires au nombre desquels, l’ANEAVOR, ASOB Houndé, Wend-Kont Sanem et le Syndicat national des exploitants miniers artisanaux du Burkina, se sont réunis le dimanche 10 janvier 2021 à Ouagadougou.

Selon le secrétaire général de l’UNAAM-B, Ben Sékou Barro, il s’agit d’une rencontre préparatoire à la prochaine Assemblée générale prévue dans quelques semaines.

L’un des objectifs du conclave est d’emmener l’Etat à se rappeler des conclusions du séminaire de formation tenu les 1er et 2 décembre 2019 à Ouagadougou.

Les acteurs ont également demandé à l’Etat de prendre des actions et des mesures fortes pour améliorer leurs conditions de vie et de travail et pour assainir la règlementation applicable au secteur minier artisanal.

Enfin, ils ont invité les pouvoirs publics à prendre en compte les doléances formulées par le SYNEMAB à l’intention de l’Assemblée nationale.

Selon le président de l’UNAAM-B, Masmoudou Sawadogo, le secteur minier artisanal nourrit au Burkina Faso, directement et indirectement près de 4 millions de personnes.

Les artisans miniers sont venus des 45 provinces pour exposer leurs difficultés.
Mais de son avis, l’application « sans concertation » depuis 2017, de la loi sur la commercialisation de l’or, met en grande difficulté, les orpailleurs, les importateurs et les acheteurs d’or.

A en croire le représentant de l’ANEAVOR, El Hadj Madi Soré, les restrictions de circulation de l’or sont tel que les vendeurs et les acheteurs sont presque considérés comme « des trafiquants de drogue ».

Selon lui, il est difficile de circuler à l’intérieur du territoire burkinabè avec de l’or licitement acquis sans qu’on ne vous prenne comme un fraudeur.

El Hadj Soré a aussi relevé les entraves liées à l’achat et à la vente d’or venant d’autres pays.

Le représentant de l’ASOB Hamadi Zongo fait cas de « nombreuses saisies injustifiées » qui ont entrainé d’après lui, de milliers de gens dans la faillite.

« Le gouvernement n’a pas pris l’ampleur des difficultés qui secouent le secteur de l’artisanat minier », a clamé Masmoudou Sawadogo.

M. Sawadogo a notamment condamné ce qui appelle les expropriations des orpailleurs au profit des sociétés minières industrielles.

De son avis, les deux entités peuvent cohabiter ensemble sans problème comme c’est le cas dans de nombreux pays africains.

Il a alors appelé le gouvernement et les sociétés minières industrielles à un dialogue lors de leur prochain AG pour mettre sur la table toutes les difficultés et proposer des solutions d’un commun accord.

Agence d’information du Burkina