Francis Ducreux décédé le 1er mai dernier à Ouagadougou a été a reçu à titre posthume, la médaille de Dignité de Grand officier de l’ordre du mérite burkinabè, avant son inhumation au cimetière municipal de Gounghin (quartier au centre de Ouagadougou).

Après la levée du corps et un détour à la maison familiale pour un dernier
« au revoir », le ministère des sports et des loisirs a fait conduire le corps de Francis Ducreux dans la Salle des arts martiaux au sein de l’Institut des sciences du sport et du développement humain (ISSDH) pour un dernier hommage de la nation.
C’est l’hymne de la France (pays d’origine du défunt), la Marseillaise qui a détonné le premier avant que celui du Burkina Faso (pays d’adoption), le Ditanyè n’enchaine. Après ces hymnes, place a été faite aux hommages.
C’est un des employés de Ducreux à Sport Pub, le Togolais Yawo Djossou qui ouvre le bal des témoignages pour reconnaitre que Francis « a beaucoup fait pour nous et nous te sommes reconnaissants ».
Après lui, c’est l’un des animateurs chevronné en langue, du Tour du Faso, El Hadj Aboubacar Tiemtoré dit 14 qui est monté au parloir mais s’est fondu en larmes et n’a pu s’exprimer. Quant au maillot jaune du Tour du Faso 2018 Mathias Sorgho qui s’est exprimé au nom des cyclistes, « Ducreux était un vrai leader. Merci pour ton engagement pour faire du Tour du Faso, une référence ».

Le président de la Fédération ivoirienne de cyclisme et vice-président de la Confédération africaine de cyclisme Yao Allah Kouamé qui a connu Ducreux il y a une vingtaine d’années, a reconnu que c’est l’illustre disparu qui a apporté du sponsoring pour la reprise du Tour de Côte d’Ivoire en 2012-2013. « Il était humble et croyait en Dieu. Il n’a pas vécu inutile ».

Au vue des bons points attribués à Ducreux, le nouveau président de la Fédération burkinabè de cyclisme Ignace Amédé Béréwoudougou dit avoir « raté une école supérieure de ma vie ». Il poursuit que « après mon élection le 16 août dernier, il m’a félicité et on avait commencé à travailler ensemble à partir de décembre ».

S’adressant à la famille biologique de l’illustre disparu, le président Béréwoudougou dit que « Ducreux n’est pas mort. Il est dans nos cœurs. Vous avez l’Afrique derrière vous ». Le président de la Fédération burkinabè de cyclisme a également demandé aux autorités de poursuivre les œuvres entreprises par Ducreux.

« Il avait de grands projets comme la compétition « Grand Ouaga », la course à l’hommage du capitaine Thomas Sankara », dit-il, insistant pour que le ministère des sports soutienne le staff de Ducreux pour l’accomplissement de ses projets.

Le ministre des sports Dominique Nana a reconnu que « Ducreux a vécu utile », ajoutant que « les liens entre le Burkina Faso et Francis Ducreux relèvent de ces voies que l’on peut qualifier d’impénétrables ».

Le ministre Nana retient de Ducreux trois qualités, « le courage, l’affabilité et le sens des idées innovantes ».

La reconnaissance de Cindy Ducreux, unique fille du défunt, au Burkina Faso

Francis Ducreux laisse derrière lui son unique fille inconsolable, Cindy Jacqueline Ducreux. La dernière fois qu’elle est venue au Burkina Faso c’était en 2009 lors de la dernière Boucle du coton avec son fiancé. Ils ont pu parcourir les artères du Burkina Faso avec papa qui avait créé cette compétition pour magnifier l’or blanc du Burkina Faso.

Elle rappelle que papa « est décédé un 1er mai fête du travail, surement une manière de nous rappeler à quel point tu étais un travailleur acharné, dévoué. Tu as quitté ce monde enfin de te reposer dans ton pays d’adoption. On a passé le dernier mois de ta vie ensemble et je ne te remercierai jamais assez. Ma première volonté a été de te ramener près de moi, mais l’Afrique t’a tant apporté, t’a rendu si heureux… ».
Elle se fondit en larmes et fini par dire que « tu resteras toujours dans nos cœurs car la vie est une fin mais dans le cœur l’amour ne s’éteint jamais ». Cindy Ducreux a tenu à faire écouter une musique que elle et son défunt père avait l’habitude d’écouter et danser ensemble.

« Les circonstances ne s’y prêtent pas mais c’était notre musique à deux et il nous arrivait de fois de danser ensemble sur cette musique. Je pense qu’il aimerait l’entendre une dernière fois », dit-elle.

La fille de l’illustre disparu a été très satisfaite du grand hommage rendu à son défunt père par le Burkina Faso. « Il n’y a pas de mot assez fort pour vous remercier pour tout ce que vous avez fait à mon papa. Je ne regrette pas le choix que j’ai fait. Il va reposer en paix chez vous. Vous lui avez rendu un grand hommage. C’était quelqu’un de passionné. Il aimait ce pays par-dessus tout. Je suis admirative de votre pays. Vous avez beaucoup de respect en Afrique, des valeurs que se perdent en France ».

Avant que Ducreux ne soit inhumé, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a dépêché son conseiller spécial Seydou Zagré pour une reconnaissance de la nation. Il a été élevé au grade de Dignité de Grand officier de l’ordre du mérite burkinabè. La cérémonie d’hommage a été organisée en présence du ministre des affaires étrangères Alpha Barry, d’anciens ministres des sports du Burkina Faso, d’hommes politiques et du monde des sports burkinabè.

Francis Ducreux est mort à 76 ans au moment où la machine organisationnelle du 34e Tour du Faso (prévu du 29 octobre au 7 novembre) se met en marche.

Agence d’information du Burkina