La France a invoqué "le principe d’indépendance de la justice" mardi devant la CIJ lors du second jour des audiences publiques visant à examiner la demande de la Guinée équatoriale de suspension des poursuites judiciaires françaises à l’encontre du fils du président.

"Le gouvernement français ne saurait donner de directives aux juges français dans l’exécution de leur mission", a déclaré François Alabrune, directeur des affaires étrangères juridiques du ministère des Affaires étrangères, agent représentant Paris devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

"Il n’y a rien d’insolite à cela. Monsieur le président, il s’agit de la traduction du principe de séparation des pouvoirs communs aux Etats de droit", a-t-il ajouté.

Les audiences publiques de la plus haute instance judiciaire des Nations unies se tiennent à La Haye à quelques jours du procès devant le tribunal correctionnel de Paris où Teodorin Obiang a été assigné à comparaître le 24 octobre.

Le fils de Teodoro Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis 1979, est accusé par la justice française d’avoir pillé les caisses de l’Etat et d’avoir acheté des propriétés somptueuses dans les endroits les plus chers du monde. Il est soupçonné de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Vice-président de son pays depuis juin, il a été renvoyé début septembre devant la justice française pour blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption, ouvrant la voie au premier procès français des "biens mal acquis".

Lundi, la Guinée équatoriale s’est dite "profondément offensée par la manière injuste et insultante" dont elle est traitée en France.

"Les dommages potentiels aux droits souverains de la Guinée équatoriale sont graves et imminents", avait souligné l’ambassadeur auprès des Pays-Bas Carmelo Nvono Nca, agent représentant Malabo.

Soulignant "l’urgence de sa requête", Malabo avait demandé fin septembre à la CIJ, "dans l’attente de son arrêt au fond", de rendre une décision provisoire donnant ordre à Paris de suspendre les poursuites judiciaires envers Teodorin Obiang.

En juin, la Guinée équatoriale avait déjà demandé à la Cour d’examiner le dossier, arguant qu’en dépit des décisions de justice rendues en France, Teodorin Obiang bénéficiait de l’immunité diplomatiqu

AFP