C’est aujourd’hui sous le coup de 15 heures qu’aura lieu la mis en place du nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec l’élection du président et des vice-présidents. Si dans la forme, l’élection du bureau ne devrait pas rencontrer de problèmes majeurs, tout semble indiquer que cette structure chargée d’organiser les élections en toute transparence est exposée à une crise politique dans un avenir proche.
Hier, lors d’un point presse, l’opposition a indiqué qu’elle ne siégera pas dans la nouvelle équipe de la CENI. Motif, sa requête adressée au ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Clément Sawadogo a été rejetée. Elle demandait le remplacement du commissaire Bonaventure Ouédraogo, chef de SAO, désigné par la composante société civile, l’accusant d’être ouvertement partisan au compte du parti au pouvoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Sa neutralité serait mise en cause et le disqualifierait de ce fait pour briguer la présidence de l’institution.
"A défaut d’un remplacement de monsieur Bonaventure Dimsongdo Ouédraogo, les commissaires de la composante opposition politique ne siégeront pas à la CENI", a déclaré Alain Zoubga.
Si l’opposition met sa menace à exécution, l’élection de cet après-midi ne mobiliserait que 10 commissaires, représentants de la majorité et la société civile. Le quorum, soit 8 commissaire sur 15, serait de toute façon atteint et l’élection pourra se dérouler.
Juridiquement, le nouveau bureau sera légalement installé le 1er août et se mettra au travail pour préparer les prochaines élections, à commencer par les municipales de 2022.
Voilà pour la forme. Sur le fond, la nouvelle CENI qui sera mise en place dans la douleur entamera son mandat avec un regrettable handicap politique de taille sans la présence des représentants de l’opposition. Une crise politique en téléchargement dans une des institutions qui joue pourtant un rôle fondamental dans l’encrage démocratique et la stabilisation de la paix sociale dans notre pays.
Les élections, faut-il le rappeler, visent à permettre au peuple d’exprimer librement le choix de ses dirigeants et surtout de dompter la violence naturelle qui sommeille en chaque citoyen. Une suspicion qui pourrait être jetée d’avance sur la sincérité du scrutin dessert la démocratie et fragilise davantage la confiance du citoyen qu’il a vis à vis de ses représentants.

Kaceto.net