La cour suprême angolaise a enfin accepté d’étudier le recours en annulation introduit, en juin, par un groupe de juristes locaux après la nomination, par le président José Eduardo dos Santos, de sa fille, Isabel dos Santos (photo), à la tête de la Sonangol. D’après les requérants, cette nomination est contraire à la loi en vigueur dans le pays et relève purement du népotisme.

« La loi dit que les agents publics ne doivent pas nommer ou permettre la nomination de membres de leur famille », a indiqué David Mendes, l’un des juristes à l’AFP.

C’est la première fois que la juridiction étudie une décision du président de la république, souligne le site d’information Africa News. Le numéro un de Luanda et sa fille ont désormais huit jours pour répondre devant le tribunal. Cependant, selon la loi fondamentale du pays, le président ne doit pas rendre des comptes à la justice ou même au parlement, durant son mandat. La loi l’autorise à se faire représenter par un représentant légal.

La Sonangol, société d’Etat angolaise en charge des hydrocarbures, est en proie à d’énormes difficultés financières depuis le début de la chute des prix du pétrole. Le président dos Santos y a nommé Isabel, femme d’affaires, la plus riche d’Afrique, à la tête de la société, dans le cadre d’un plan de restructuration de celle-ci.

A l’époque, Gary van Staden, analyste chez NKC, avait expliqué que cette décision s’inscrivait dans un souci d’efficacité et de confiance car, dans le contexte qui prévaut actuellement, le pays a besoin de renforcer son économie presqu’entièrement dépendante de l’or noir. « Le président dos Santos a tendance à faire en sorte que les personnes qui dirigent soient des proches », avait-il souligné.

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