Le Journaliste Mamadou Ali Compaoré anciennement présentateur et rédacteur en chef de la Télévision Nationale du Burkina a été le principal orateur d’une conférence de presse ce jeudi 03 octobre. C’est au nom d’une toute nouvelle structure associative qu’il s’est adressé à la presse nationale au Centre National de Presse Norbert Zongo. Il s’agit de l’Association pour le Renforcement de l’Amitié entre le Burkina et la Côte d’Ivoire (ARABCI).

" Les peuples ivoiriens et burkinabè sont les boucs émissaires dès qu’il y a des remous politique entre ou dans les deux pays " , ce à quoi l’ARABCI veut remédier en menant des activités allant dans le sens du renforcement de l’amitié entre les deux États qui, rappelle le conférencier, entretiennent des liens historiques et séculaires. Le Burkina Faso a une certaine époque était même appelé la Haute Côte d’ivoire.

Rencontrer le ministre des Affaires étrangères de la coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, c’est la prochaine activité de l’ARABCI, afin d’expliquer au ministre, les objectifs de l’association ; le même exercice de présentation sera fait ensuite auprès de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso et enfin au ministre en charge de l’administration territoriale, donc des associations.

Le sport, la musique et le social seront les domaines de prédilection de l’association. Cela pourrait se traduire concrètement par des dons de médicaments dans des CSPS, l’organisation d’une nuit culturelle pour renforcer l’amitié entre les deux peuples avec la participation d’artistes musiciens notamment ; sur le plan sportif il y a par exemple l’organisation d’un match de football entre le Gagnoa FC et l’ASFA Yennega .

Mamadou Ali Compaoré, président de l’Association, répondant aux questions , a pris exemple sur sa personne qui est un modèle de l’intégration des peuples burkinabè et ivoiriens. " Je suis né en Côte d’Ivoire, à Gagnoa et je suis rentré au Burkina Faso après le Bac, plusieurs de mes camarades ivoiriens sont venus au Burkina en même temps que moi et ont étudié ici avant de retourner chez eux ".

L’association ARABCI entend aussi lutter contre les préjugés de part et d’autre en organisant par exemple des colonies de vacances afin d’amener des enfants ivoiriens à venir vivre dans des familles d’accueil burkinabè et connaitre les réalités du Burkina ; ces derniers en grandissant auront alors plus de respect pour les Burkinabè et pareil pour les enfants burkinabè qui iront également découvrir la Côte d’Ivoire. Ils aborderont les ivoiriens avec moins de préjugés également.

L’ARABCI se veut donc une force de proposition et de plaidoyer comme par exemple dans le cas des Burkinabè vivant sur le Mont Péko en Côte d’Ivoire. L’association pourrait militer pour le dédommagement de ceux qui y ont investi afin qu’ils puissent se reconstruire ailleurs.

Pour finir, le conférencier estime qu’aller les uns vers les autres est la clé pour résoudre plein de malentendus et éviter les a-priori. Sous le ton de la confidence, il confiera plein d’anecdotes personnelles sur des personnes qui avaient des a-priori à son propos avant de le rencontrer mais avec qui il est devenu ami par la suite. Et c’est ce principe d’aller toujours vers l’autre qui l’a poussé à recevoir des gens considérés à l’époque par certains comme des "personna non gratta" à son émission "Actu Hebdo" qu’il animait sur la RTB télé, comme Halidou Ouédraogo, Liermé Somé, Chériff Sy, Mathieu N’Do et bien d’autres. Mamadou Ali Compaoré invite donc les gens en général, à aller les uns vers les autres afin de se forger sa propre opinion. Et quand on écoute les autres s’expliquer, on peut ne pas être d’accord avec eux, mais on ne va plus les détester.

L’ARABCI a vu officiellement vu le jour en Août 2016 avec un bureau de 15 membres et une quarantaine d’adhérents pour l’instant, parmi lesquels des Burkinabè et des Ivoiriens. Elle entend collaborer avec d’autres structures associatives du Burkina et de la Côte d’Ivoire pour le renforcement de la cohésion entre les deux peuples

Kaceto.net