Kongoussi, 10 novembre 2016-(AIB)-Onze personnes dont un instituteur certifié ont été condamnées hier mercredi par le Tribunal correctionnel de Kongoussi à des peines fermes et à des amendes pour leur implication dans l’incendie de la mairie de Sabcé, provoqué le 13 septembre dernier.

Onze jeunes hommes ressortissants de la commune de Sabcé ont comparu le mercredi 9 novembre 2016 devant le Tribunal correctionnel de Kongoussi.

Il s’agit de Boéna Augustin Sidsoré, de l’instituteur Boéna Achille, de Kinda Gorges, de Ouermi Grégoire, de Ouédraogo Namssiguia Vincent, de Diallo Amadou dit commissaire, de Ouédraogo Apollinaire, de Ouédraogo Yamba, de Diallo Boureima, de Zoungrana Dieudonné et de Maiga Amadou.

Les deux Boéna sont poursuivis pour non dénonciation et abstention d’informer l’autorité alors qu’ils avaient l’information concernant le projet d’incendie de la mairie.

Quant aux neuf autres, ils sont poursuivis pour participation à une manifestation illicite, acte de vandalisme et complicité d’acte de vandalisme.

Au terme d’un procès qui a duré plus de 7 heures (de 8h 30 à 16 H) et dont le maire de la commune de Sabcé, Rigobert Nassa (MPP) a comparu comme témoin. Le tribunal a reconnu tous les prévenus coupables des faits qui leur sont reprochés.

Dans son réquisitoire, le procureur du Faso Wendyam Lambert Sanfo a indiqué que « c’est un groupuscule proche du parti Nouveau temps pour la démocratie(NTD) doté d’une myopie politique » qui est à l’origine de l’incendie de la mairie de Sabcé parce que leur bord a perdu les élections au poste de maire.

Le procureur a continué dans son réquisitoire en précisant que les gens se vouent aux gémonies à Sabcé, alors que le NTD et le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, au pouvoir) se côtoient dans le gouvernement à Ouagadougou.

« Tous les acteurs et auteurs des troubles à Sabcé répondront de leurs actes devant la justice parce que ce n’est que le début du commencement » a dit le procureur avant d’ajouter que « quand la justice tarde à agir, c’est qu’elle est allé au loin chercher des branches vertes pour mieux châtier les coupables ».

Pour terminer, le procureur a en vertu de la loi 026 et de l’article 65 du code pénal a requis 36 mois de prison ferme pour tous les prévenus et 1 million de francs d’amende par personne.

Après une suspension de 30 minutes environs, le président du tribunal Salifou Tiendrebéogo a rendu son verdict : 6 mois de prison ferme et une amende de 100000FCFA pour chacun, en ce qui concerne l’instituteur Boéna Achille et Boéna Augustin.

Les neuf autres écopent chacun de 18 mois ferme assortis d’une amende de 200 000 FCFA chacun.

La défense des deux Boéna constitué par Maître Christophe Birba s’est offusquée contre la peine infligée à ses clients et estime que le droit n’a pas été dit.

« Le défaut de dénonciation n’est pas constitué ici parce que toutes les autorités compétentes étaient informées de ce qui allait se passer à la mairie de Sabcé avant le 13 septembre.

Et s’il faut poursuivre mes clients pour défaut de dénonciation, il faut également poursuivre le maire et le procureur parce qu’ils étaient tous informés au même titre que mes clients et n’ont pris aucune disposition à cet effet.

Donc je ne suis pas satisfait et dès demain (ndlr le 10 novembre 2016) je ferai appel au profit des deux Boéna » a indiqué Maître Birba avocat à la cour.

Pour rappel, la mairie de Sabcé avait été incendiée le 13 septembre 2016 suite à des tensions entre militants du NTD et du MPP, à l’issue de l’élection des Municipales du 22 mai dernier..

Un des présumés pyromanes André Zoungrana qui avait été atteint par les flammes a succombé à ses blessures quelques jours plus tard à Ouagadougou, alors qu’il était admis pour des soins.

Un second est toujours hospitalisé à l’hôpital Blaise Compaoré de Ouagadougou et risque l’amputation de son sexe pour avoir été brulé gravement. Et pour le procureur, c’est la justice divine qui a été rendue.

Agence d’Information du Burkina