La nouvelle « première dame » américaine, née en Slovénie, est un personnage discret et mystérieux. Elle est restée très en retrait pendant la campagne de Donald Trump.

Melania Trump, l’épouse du magnat de l’immobilier, mardi 8 novembre.
L’épouse du nouveau président, âgée de 46 ans, était au côté de son époux quand il a annoncé sa victoire à New York. Une présence discrète, identique à celle qu’elle a observée tout au long de la campagne, où elle a cherché à humaniser son mari, de vingt-quatre ans son aîné.
Melania Trump est rarement intervenue dans les médias, se contentant d’une série de phrases jugées « préparées » par la journaliste américaine Lauren Collins dans le portrait qu’elle lui consacrait en août dans les colonnes de Vanity Fair. Sans cesse ramenée à son physique par son mari, qui s’écriait sur scène lors d’un meeting à Philadelphie « Où est mon top model ? », Melania Trump semble ne pas avoir de passé. Elle ne revendique pas ses origines, et seuls trois membres de sa famille étaient présents à son mariage, en 2005. « Son histoire est tellement creuse qu’il faut faire preuve de beaucoup d’imagination pour la remplir », commente Lauren Collins.

Son premier grand discours à la convention du parti républicain, mi-juillet, a été un fiasco : elle a été critiquée pour avoir plagié des passages entiers d’un discours de la première dame de l’époque, Michelle Obama, datant de 2008. La « plume » de son discours a plaidé coupable, et Melania Trump s’est ensuite évaporée de la scène politique, où elle était déjà peu présente, au point de faire fleurir sur Twitter le hashtag #WhereisMelania (« Où est Melania »).
Elle a répondu sur le réseau social : « Je profite de la vie et de ma famille et j’aime notre pays. » Avant la convention républicaine, elle avait donné plusieurs interviews, défendant son mari « à 100 % » sur tous les sujets. La nouvelle première dame avait par ailleurs déclaré, avant l’affaire du discours à la convention, qu’elle préférait se consacrer à l’éducation de son fils Barron que de prendre part à la campagne.
Bien souvent, c’est Ivanka Trump, la fille du candidat républicain, qui a joué le rôle de première dame de substitution, apparaissant aux côtés de son père dans les meetings et essayant d’amadouer l’électorat féminin.
Melania Trump a pourtant été mise en avant dans les dernières semaines de la campagne, notamment pour rattraper les propos de son mari sur les femmes. Dans une interview accordée à CNN à la mi-octobre – sa première intervention seule face à une caméra –, elle a cherché à adoucir l’image de son mari, se faisant l’avocate des « valeurs américaines : gentillesse, honnêteté, respect, compassion, générosité ». Il s’agissait de tenter d’éteindre l’incendie après la diffusion d’une vidéo où l’on entendait le candidat républicain tenir des propos orduriers. Des accusations d’agressions sexuelles avaient été révélées dans la presse dans la foulée.
Dans un discours simple et direct, elle s’est présentée comme une femme « indépendante », assurant que son époux « [respectait] les femmes et leur [offrait] les mêmes opportunités » qu’aux hommes. « Il sait bien comment secouer les choses, n’est-ce pas ? », avait-elle ajouté, dans une allusion aux discours enflammés du candidat républicain, qui avait insulté femmes, Mexicains, musulmans et handicapés, entre autres.
Au cours de sa campagne, Donald Trump a aussi accusé les immigrés de tous les maux. Son épouse va pourtant devenir la première femme d’origine étrangère d’un président américain depuis près de deux siècles. D’origine slovène, Melania Knauss est arrivée aux Etats-Unis en 1996 et a acquis la nationalité américaine en 2006, un an après son mariage avec Donald Trump, en 2005. La précédente première dame d’origine étrangère était Louisa Adams, femme du président John Quincy Adams (1825-1829), née en Angleterre.
En août, le New York Post a publié des photos d’elle, affirmant qu’elles dataient de janvier 1996, soit avant la date officielle de l’arrivée de Melania Trump sur le sol américain. La nouvelle « first lady », accusée d’avoir menti sur sa date d’arrivée aux Etats-Unis et d’avoir travaillé illégalement comme mannequin avant d’obtenir les documents nécessaires, avait alors dû répondre de son parcours personnel. Reconnaissant avoir fait erreur, le New York Post avait ensuite corrigé son article et levé les soupçons.

AFP