Les habitants du village de Imiougou dans la commune de Sabcé ont interrompu tôt ce jeudi matin, les activités de la société minière Bissa Gold pour exiger leur relocalisation sur un nouveau suite aux nuisances.

Au moins une cinquantaine de manifestants composés de vieux, de jeunes de femmes et d’enfants ont empêché momentanément, la circulation des engins de Bissa Gold entre la mine et son prolongement de Zandkoom à constaté l’AIB sur place.

Les manifestants, tous issus du village de Imiougou exigent leur relocalisation suite aux multiples nuisances causées par la mine. « Nous faisons partie des premiers villages à être impactés quand la mine s’installait ici. Ils ont déplacé Bissa, Imiougou, Zandkoom, Bouly etc, et nous sommes une quinzaine de ménages ici à Imiougou à être oubliés », s’est plaint le vieux Saïdou Sawadogo dit Zinka, la quatre vingtaine bien sonnée.

Selon lui, à chaque fois qu’ils ont relancé le sujet, les responsables de la mine ont répondu qu’ils sont en train de travailler par étape et le constat est qu’ils viennent récemment de prolonger des activités à Zandkoom. La situation, de ces dires, leur faire courir des risques.
En plus de cela, le vieux Saïdou Sawadogo dit Zinka, dit qu’ils respirent quotidiennement la poussière et les odeurs nauséabondes des résidus des eaux de traitement. « En décembre 2021, nous avons soulevé le problème et une délégation des autorités locales et de la mine est venue constater la situation. Une étude a été commanditée par la Bissa après leur passage . Depuis lors, c’est toujours le silence radio. C’est pourquoi nous sommes sortis ce matin avec nos familles pour qu’ils viennent nous dire la suite à donner à notre problème » a-t-il expliqué.

Ce matin sur les lieux de la manifestation autour de 8 heures TU, l’AIB a vu deux pik-up chargés d’éléments armés de la compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité de la police nationale qui occupait le terrain. Sans répression.

Quelques minutes après, une délégation de Bissa Gold arrive sur place et tente de calmer la situation pour lever le blocus. Après environ 30 minutes de conciliabule, les manifestants acceptent de lever leur barrière juste pour 48 heures, en attendant une rencontre prévue samedi. Mais dans la foulée, la tension montait de temps à autre.

« C’est parce que la mine n’est pas conséquente envers elle-même que nous vivons de telles situations aujourd’hui. Vous avez l’art de mentir aux gens. Chaque fois que ça chauffe, vous tenez des promesses que vous ne respectez jamais. Mais cette fois-ci, c’est la dernière. Vous allez résoudre notre problème » a rétorqué un autre manifestant visiblement remonté. « Comment vous pouvez être incapables de relocaliser une dizaine de ménages depuis environ 10 ans et vous partez recenser des gens à Zandkoom et à Gougré pour relocaliser ? Tout simplement parce que vous voulez étendre vos activités. Mais comme vous n’avez plus d’intérêt avec nous, ce n’est pas votre problème. Mais ça ne passera pas cette fois », a-t-il poursuivi.
Selon un responsable à Bissa Gold très imprégné du sujet, le processus est en cours et c’est un manque de confiance qui a entraîné ce blocus. « l’étude a effectivement été commanditée par un cabinet et nos responsables sont en train d’étudier le dossier pour apporter la réponse qui sied », a-t-il confié à l’AIB.

Malheureusement, selon lui, la population leur a mis la pression de leur livrer les conclusions au plus tard mercredi d’hier. « Nous leur avons signifié que c’est pas possible et qu’il fallait attendre le samedi 20 août. Et à notre grande surprise, une partie de nos activités ont été interrompues ce matin » a-t-il affirmé à l’AIB.

Au final, les deux parties ont convenu d’une rencontre le samedi prochain, soit dans dans 48h pour trancher définitivement la question. Mais à entendre certains manifestants, si leur préoccupation n’est pas prise en compte, il n’y aura plus d’exploitation dans la zone.

En rappel, Bissa Gold est une filiale du groupe russe Nordgold implantée dans la commune de Sabcé depuis 2012.

Agence d’information du Burkina