C’est ce matin que s’ouvre au Centre Étoile Saint-Honoré, dans le 8è arrondissement de Paris, la conférence des partenaires du Burkina pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020. Nouveau référentiel en matière de développement économique et social à la suite de la Stratégie de développement accélérée et de croissance durable (SCADD), le Plan est bâti sur trois axes stratégiques : réformer les institutions et moderniser l’administration ; développer le capital humain et enfin, dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois Le coût global du financement est évalué à 15 395,4 milliards de francs CFA, soit un coût annuel moyen de 3 079,1 milliards de francs CFA. La part consacrée aux dépenses en capital (investissements et transferts en capital) est de 54,6%, correspondant à une enveloppe globale de 8 408,2 milliards de francs CFA sur la période, soit 1 681,6 milliards de francs CFA par an. L’Etat assure 63,8% du financement, le gap, soit 5570,2 milliards de FCFA, devant être comblé par la mobilisation de l’épargne nationale et sous régionale, la contribution des Burkinabè de l’extérieur, les émissions de titres publics (emprunts obligataires), les contributions des partenaires et par le mécanisme du Partenariat public-privé (PPP).
D’où l’enjeu que représente le rendez-vous prévu aujourd’hui et demain dans la capitale française.
Arrivé à Paris depuis une semaine, le premier ministre Paul Kaba Thiéba et la forte délégation ministérielle qui l’accompagne, a été rejoint hier par le président du Faso, Roch Kaboré, lequel présidera la cérémonie d’ouverture de la conférence qui comporte deux volets : le premier est dédié aux acteurs publics et institutionnels (aujourd’hui) et le second aux investisseurs privés internationaux (demain).
Le grand oral de l’exécutif burkinabè vise un seul objectif : convaincre les partenaires publics sur la pertinence du Plan à impulser le développement économique et social du Burkina afin qu’ils acceptent de délier les cordons de la bourse en apportant un soutien massif et rapide à son financement. Aux investisseurs privés internationaux, les différents ministres délivreront le même message : le Burkina a d’énormes atouts économiques et on peut y faire de bonnes affaires. Dans les secteurs agricoles, de la santé, du tourisme, des mines et des innovations technologiques, il y a des places à occuper et de l’argent à gagner.
Disons-le net : autant les partenaires publics et institutionnels sont acquis à la cause du Burkina et annonceront sans rechigner, le volume de leur contribution au financement du Plan, leur budget 2017 étant déjà bouclé, autant il faudra beaucoup de rhétorique pour convaincre les investisseurs privés qu’il n’y a aucune raison de ne pas venir implanter son affaire au Burkina. Stabilité politique, paix sociale, indépendance de la justice, diligence dans le paiement des factures, coût de production, qualité de main-d’oeuvre, droit du travail, qualité des infrastructures routières, etc., autant de critères à l’aune desquels l’investisseur privé étranger décide de lancer son aventure ou pas dans un pays.
Le gouvernement parviendra-t-il à les convaincre que les conditions sont réunies pour assurer la sécurité de leur investissement et le fonctionnement normal de leurs activités sur l’ensemble du territoire ?
A l’heure du bilan, le succès ou l’échec de la table-ronde de Paris dépendra en grande partie de leurs réponses, pas seulement des promesses et des annonces d’intentions, mais des emplois qu’ils auront créés en investissant dans les différents secteurs de production

Joachim Vokouma
Kaceto.net