La lutte contre le VIH/sida dans le monde a fait des avancées spectaculaires ces trente dernières années. Aujourd’hui, être séropositif ne signifie plus être condamné à mort. Le dépistage du VIH a été simplifié et peut être démédicalisé, le traitement antirétroviral peut être administré dès le diagnostic et une charge virale indétectable permet de mener une vie saine et normale avec le VIH.
Malheureusement, l’Afrique de l’Ouest et du Centre accuse un retard considérable dans la lutte contre le VIH/sida et 330 000 de nos concitoyens sont morts en 2014 à cause de ce fléau.Comme l’illustre le rapport publié par Médecins Sans Frontières, intitulé, « Le prix de l’oubli », notre région enregistre 21 % des nouvelles infections au niveau mondial qui, souvent, ne sont même pas diagnostiquées. Et lorsqu’elles sont diagnostiquées, plusieurs barrières, telles que l’accès aux traitements et la stigmatisation, se dressent et condamnent nos concitoyens à mourir dans l’oubli.
Au Burkina Faso, depuis l’apparition des premiers cas de SIDA en 1986, le Gouvernement a fait de la lutte contre le VIH/SIDA, un défi majeur de sa stratégie nationale de développement durable et de sa politique de développement sanitaire. De 7% de prévalence en 1997, le Burkina Faso affiche de nos jours un taux de moins de 1%. Des résultats qui risquent d’être annihilés si rien n’est fait pour accélérer les 90 90 90 de l’ONUSIDA, garantir les droits des populations cibles comme les professionnels de sexe, les détenus, les usagers de drogues et les minorités sexuelles au sein desquelles l’épidémie recule très lentement.
En effet, bien qu’on ait enregistré des progrès significatifs, des formes de stigmatisation, de discrimination et des violences sont encore constatées. L’hostilité de l’environnement, associé à certaines considérations culturelles et religieuses font le nid à des violations des droits humains élémentaires des populations clés. Les contraindre à vivre dans la clandestinité limiterait leur accès à la prévention voire au traitement du VIH et IST.
Il est plus qu’urgent de redoubler d’efforts pour sauver nos concitoyens qui sont encore en marge des dispositifs de lutte contre le VIH/sida. L’ONUSIDA l’a compris et a tout mis en œuvre pour mettre sur pied un plan d’urgence qui vise une accélération de la riposte au VIH/sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ce plan d’urgence sera officiellement lancé en marge du sommet de l’Union Africaine à la fin du mois de Janvier. Malheureusement, cette impulsion nécessaire n’aura d’effets que si nous nous en saisissons dans chacun de nos pays.
Comme son prédécesseur, le président Roch KABORE poursuit la croisade contre le fléau. Il a ainsi présidé en mai dernier la XVème session du Conseil national de lutte contre le sida qui a procédé à l’adoption du quatrième cadre stratégique national de lutte contre le VIH/Sida et les IST 2016-2020. A la tête d’une forte délégation, il a aussi participé en juin à une rencontre de haut niveau de l’ONUSIDA consacrée à la mobilisation de ressources supplémentaires pour une grande réponse au VIH/Sida. A la tribune de l’ONU, il a insisté sur l’urgence de replacer la question du VIH au centre de l’agenda de la communauté internationale.
C’est pour cela que REVS+/Burkina, membre de Coalition PLUS appelle à une prise de conscience de cette urgence et à une appropriation du gouvernement de ce plan d’accélération. Seule une déclinaison de ce plan d’urgence permettra de sauver les vies de nos concitoyens, aujourd’hui restés dans l’oubli.

REVS+/Burkina Faso membre de Coalition Plus
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