De 150, le nombre de députés au parlement sénégalais passera à 165 lors des prochaines élections législatives prévues en mai prochain. Une augmentation qui vise à faire entrer la diaspora à l’assemblée nationale

Les Sénégalais de l’extérieur, dont le nombre est estimé entre 2,5 et 3 millions, seront désormais représentés à l’Assemblée nationale. Ainsi en a décidé une écrasante majorité des députés qui ont adopté lundi 2 janvier le projet de loi qui leur était soumis. Ce dispositif porte désormais le nombre de députés de 150 à 165. Cette loi "va permettre à la diaspora d’élire des députés issus de son sein, c’est une avancée pour la démocratie », estime Moustapha Diakhaté, député de la majorité présidentielle.
La réforme fait toutefois l’objet de vives polémiques entre majorité et opposition. Cette dernière estime qu’entre 5 et dix sièges auraient largement suffit, et qu’il fallait juste aménager les textes afin de les insérer dans les 150 sièges existants, ce qui aurait évité des dépenses supplémentaires dans les finances publiques. "C’est une décision inopportune qui ignore les réalités", tempête Thierno Bocoum, député du parti d’opposition Rewmi. Quant au Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade, il a annoncé son intention d’attaquer le texte devant le conseil constitutionnel, l’instance chargée de vérifier la conformité des lois avec la constitution.
Une autre disposition adoptée le même permet permet désormais aux candidats indépendants de se présenter aux élections locales.

A en croire le ministre sénégalais de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, cette loi n’est que justice d’autant que la diaspora contribue pour plus de 900 milliards de FCFA (près de 1,38 milliard d’euros) par an à l’économie nationale, soit près du tiers du budget de l’État pour 2017.
L’exemple sénégalais va peut-être faire école dans la sous-région, à commencer par le Burkina où cinq (5) délégués des Burkinabè de l’extérieur ont participé aux travaux de la commission constitutionnelle. La représentation des Burkinabè de la diaspora à l’assemblée nationale et dans les autres institutions de la république figurent parmi les revendications que les "cinq mousquetaires" auraient défendues au cours des travaux.

JV ; Kaceto.net