Pendant la Coupe d’Afrique des Nations, Reporters sans frontières va détourner les traditionnelles feuilles de matches en adressant des cartons rouges à "certains pays et chefs d’Etat africains, prédateurs de la liberté de la presse", a annoncé l’ONG vendredi.

Avant même de se lancer dans la CAN-2017 samedi, le Gabon, pays-hôte, 100e au classement mondial de la liberté de la presse 2016, écope ainsi de deux cartons rouges pour "des attaques armées contre les médias et coupures d’internet" et "une rafle massive au journal d’opposition Echos du Nord", ainsi que d’un carton jaune pour un code de la communication jugé "liberticide" par RSF.

"La ferveur populaire que suscite un tel événement ne doit pas faire oublier une autre réalité, celle plus dure, des exactions à l’égard des journalistes et des médias perpétrés par un grand nombre de pays participants", souligne Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

"Le Gabon s’est particulièrement illustré en instaurant un black-out total sur les médias, les communications et les réseaux sociaux, lors de la crise" consécutive à la réélection contestée d’Ali Bongo fin août, dénonce l’ONG.

Quatorze salariés du journal proche de l’opposition les Echos du Nord avaient été interpellés début novembre à la suite d’un article sur l’arrestation présumée du patron de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI), puissant service de renseignement intérieur.

Parmi les autres participants à la CAN stigmatisés par l’ONG, l’Egypte présentée comme "l’une des plus grandes prisons au monde pour la profession avec 28 journalistes détenus" et la République démocratique du Congo "qui a vu l’assassinat en toute impunité de son 12ème journaliste en 10 ans"

AFP