L’ancienne ministre de l’Action sociale, Mariam Lamizana a appelé lundi, à lutter contre les « bourreaux » qui excisent de plus en plus « des enfants qui viennent à peine de naître ».

« Au Burkina Faso, l’âge le plus bas à partir duquel l’excision est pratiquée sur une fille est de 35 jours », a dénoncé lundi l’ancienne ministre de l’Action Sociale Mariam Lamizana, par ailleurs première présidente du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE).

Mme Lamizana s’exprimait à l’occasion de la commémoration de la journée internationale « Tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines (MGF) ».

« Il y a donc urgence à agir et à mobiliser davantage de ressources pour combattre ce fléau sinon nous serons complices d’avoir abandonné des bébés aux mains de bourreaux qui, au nom d’un passé révolu, compromettent l’avenir de nos enfants », a ajouté Mariam Lamizana.

L’actuelle présidente du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles ayant un effet sur la santé des femmes (CIAF) a aussi invité les Etats à combattre la pratique transfrontalière de l’excision.

La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et la Famille, Laure Zongo/Hien, a assuré que le gouvernement mettra les moyens nécessaires pour que la tolérance zéro aux MGF soit une réalité au Burkina Faso.

A cet effet, le conseil des ministres, a adopté le 5 janvier 2017 un Plan stratégique national de promotion de l’élimination des MGF (PSN/MGF), visant à réduire à 20 % la prévalence des MGF au Burkina.

Le coût du Plan sur la période 2016-2018 est estimé à 3,25 milliards de FCFA.

Malgré l’adoption d’une loi réprimant l’excision et les nombreuses campagnes de sensibilisation, la pratique a toujours la peau dure dans certaines contrées du Burkina Faso.

Le 26 janvier 2017, des populations de Bagré, dans la province du Boulgou (région du Centre-Est), s’en sont prises, au poste de gendarmerie, libérant une exciseuse ainsi que sept complices et saccageant du matériel.

Agence d’Information du Burkina