"La CAN est terminée, alors place à la politique", c’est avec cette plaisanterie que Zéphirin Diabré, chef de file de l’Opposition a introduit la conférence de présentation du Mémorandum de l’opposition politique Burkinabè. La rencontre entre la presse et les représentants des partis politiques s’est tenue ce mardi 07 février dans les nouveaux locaux du Chef de file de l’Opposition Politique (CFOP). Le mémorandum intitulé : "Une année perdue pour le Burkina Faso" dresse un bilan sombre du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré un an après son arrivée au pouvoir.

"Nominations de complaisance, hésitations et tâtonnements sont entre autres, adjectifs utilisés par Zéphirin Diabré pour dépeindre la gestion du pouvoir actuel, lors de sa déclaration liminaire. Le chef de l’Opposition estime que le MPP et ses alliés sont en train d’enfoncer le pays. Il déplore également une guéguerre entre les trois leaders du parti au pouvoir que sont le président du Faso, Roch Marc Cristian Kaboré, le président de l’Assemblée Nationale Salifou Diallo et le ministre d’État Simon Compaoré, qui entraînent une cacophonie au sommet de l’Etat. Le premier ministre Paul Kaba Thieba en prend aussi pour son grade.

"Un premier ministre par défaut, qui manque d’autorité’ c’est ainsi que Zéphirin Diabré dépeint Paul Kaba Thièba. Par la suite, et répondant à une question, il dira sur le ton de la plaisanterie qu’il comprend que Simon Compaoré veuille être premier ministre :" C’est comme si vous partez à trois à la chasse et que vous abattez le gibier. L’un prend la tête, le deuxième s’empare des cuisses et au troisième on ne donne que le foi ; c’est donc normal qu’il demande mieux... "

"Les Burkinabè en sont à se demander où est donc passé "Roch la réponse", le slogan de campagne de celui est devenu président, interrogera dans sa conclusion Alphonse Marie Ouédraogo, le président du parti URD/MS, le coordonnateur du comité technique de rédaction du mémorandum. Et pour résumé le sentiment général, Alphonse Marie Ouédraogo cite le président de l’Assemblée Nationale et président par intérim du MPP Salifou Diallo : "Le Gouvernement se doit d’être plus audacieux et imaginatif, parce que le schéma classique dans lequel il évolue n’entraînera aucun développement du pays, même dans 10, 20 ans".

"Est-ce que le Nord du Burkina appartient encore au Burkina Faso ?", c’est la question que le CFOP se pose sur le plan sécuritaire. Zéphirin Diabré pleure le massacre des jeunes soldats à Nassoumbou et estime que le président du Faso ne devait pas attendre un tel carnage avant de procéder au changement du chef d’Etat major Général des armées.

Sur le plan économique, le CFOP dresse là encore un tableau très sombre. "Le divorce du Gouvernement avec le monde du travail et les syndicats font que le Burkina est devenu un volcan que les investisseurs fuient à commencer même par les investisseurs nationaux".

Kaceto.net