Cet écrit est volotairement court. Car comme aiment à dire les Mossé : « goam bilfou séka yaam soaba ». Peu de mots suffisent pour se faire comprendre par les esprits bien disposés à entendre. Et lorsque les bavards impénitents se taisent, ou font court, toutes les oreilles doivent filtrer ce silence.

"Réog poulg wandaa anifi". Traduction : "on taille le bonnet du phacochère en sa présence". Explications : il est impossible d’imaginer une coiffe pour quelqu’un qui a une figure distordue et des dents saillantes, en son absence. La philosophie de nos ancêtres avait tout prévu. Quand la situation est particulière, il faut une solution adaptée. Autrement dit : quand c’est Samogo, il faut un traitement de Samogo.
On ne le voit pas d’emblée, mais la situation de notre pays impose d’aller au sursaut national. Nous sommes en guerre. Une guerre insidieuse, il est vrai. Une guerre d’usure imposée par des forces obscures à un pays aux finances faméliques. "Saa san nag yasé, bii yarsa mè ra nag taab yé". Traduction : "si la pluie bat des colporteurs Yarsé, il est indiqué que les colporteurs Yarsé évitent de se battre entre eux". Tous ensemble ! Cela ne veut pas dire que les uns et les autres deviennent subitement aveugles, sourds et amnésiques. Toutefois, un esprit lucide voit bien qu’il le faut. On reprendra nos querelles après. Tous ensemble ! Parce que la vérité, c’est la vérité.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain