Hier matin 16 février, la salle du conseil municipal de la commune de Ziniaré est presque remplie.Les conseillers municipaux sont là au complet. Les femmes sont très largement représentées. Tous sont là pour assister à une double signature de convention, d’une part, entre la commune de Ziniaré et six (6) médias* et d’autre part, entre la commune avec six associations de développement intervenant dans le domaine de l’assainissement.
Peu avant 10h, le maître de cérémonie annonce l’entrée du maire de la commune, Pascal Compaoré, et du secrétaire général de la province de l’Oubritenga, Patrice Kyelem.
Le représentant de l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), Boureima Sana, également représentant de la Radio Bassy, un média de proximité installée à Ziniaré, félicite les autorités de la commune qui ont pris l’initiative de solliciter un partenariat avec des médias pour les accompagner dans le cadre de leurs activités. C’est la preuve, selon lui, que le rôle des médias dans le fonctionnement de la démocratie locale, voire la démocratie tout court est de plus en plus compris.
De mémoire d’homme," c’est la première fois que je vois que le conseil municipal de Ziniaré signe un accord avec des médias pour permettre aux citoyens de suivre et interpeller les autorités locales. Même chose en ce qui concerne le niveau de l’engagement dans le combat contre l’insalubrité et pour l’hygiène", relève le maître de cérémonie, avant de conclure, "c’est du jamais vu", allusion au nom de la ville.
C’est à l’issue des élections municipales de mai 2016 que le conseil municipal, contrôlé par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a été installé le 28 juin, avec à sa tête le jeune maire Pascal Compaoré, un sociologue bien connu dans la localité.
Dans un Burkina post-insurrectionnel où les citoyens sont plus exigeants que par le passé dans la gestion de la chose publique, à l’heure de l’information instantanée, pas toujours de bonnes sources, la transparence apparaît comme un rempart contre la désinformation et les rumeurs. "Nous avons pris l’engagement de faire de la redevabilité, l’un des principes de base de notre action à la tête la commune. C’est donc pour donner des moyens à tous les citoyens d’informer et d’être informés sur la vie de notre commune que j’ai approché des responsables d’organes d’information pour demander leur accompagnement durant l’année 2017", déclare le maire de la commune. Ce partenariat signé avec six (6) organes de presse pour un an vise à rendre visible les travaux de l’équipe communale et à mettre en exergue ses potentialités et plus largement, celles de la province et la région, pour un coût de 3 500 000 F CFA.
Le bourgmestre de Ziniaré se dit ouvert à la critique et invite "particulièrement les personnes âgées, les femmes et les jeunes de la communes à nous interpeller chaque fois que de besoin, mais à nous féliciter quant il le faut"

L’autre convention signée le même jour avec six (6) associations oeuvrant dans le domaine de l’assainissement participe du combat global contre l’insalubrité et le manque d’assainissement, véritable Talon d’Achille des politiques publiques dans les pays africains. Certes, dans quelques capitales du continent, il existe bien des services dédiés spécifiquement à l’hygiène et à l’assainissement, mais ils disposent de moyens dérisoires pour lutter contre les effets de l’urbanisation incontrôlée de nos villes. Résultat, des tas d’immondices et des millions de sacs plastiques défigurent les cités africaines et exposent en permanence les citoyens à des maladies causées par le manque d’hygiène. La bataille engagée par la mairie de Ziniaré contre l’insalubrité ne produira des résultats que sur le long terme."Nous voulons que le cadre de vie de l’ensemble de la population soit amélioré sur le plan de l’hygiène et de l’assainissement", explique le maire. Pour cela, la commune met à la disposition des associations, animées essentiellement par des femmes, 200 bacs à ordures d’une valeur de 3 000 000 F CFA au profit des ménages abonnés auprès des associations. A quoi s’ajoutent 49 bacs à ordures destinés aux lieux publics à placer dans des endroits stratégiques aux quatre coins de la ville.

Au-delà du travail mené par les associations de développement spécialisées dans l’assainissement, une éducation à l’éco-citoyenneté s’avère indispensable notamment en direction des jeunes. Les bouts de papiers, les sacs plastiques, les chewing-gum-gum et autres ordures ne sont pas à jeter par terre, mais dans les poubelles publiques. En remettant symboliquement un bac à ordure à la présidente de l’association Bon Samaritain, le secrétaire général de la province, venue remplacer la haut commissaire, à inviter les bénéficiaires à en faire bon usage. Un message reçu 5/5 par les militantes de ces structures qui font oeuvre de salubrité publique tout en y gagnant, cahin-caha, leur vie
Le maire de veut optimiste dans le succès de cette double convention : rapprocher les populations de l’administration communale, les impliquer dans les projet de développement et parvenir à faire de Ziniaré la ville la plus propre du Burkina.
Tout un programme !