Le clap de départ du FESPACO 2017 a été donné ce samedi 25 février 2017. C’était au stade Issoufou Joseph Conombo en présence de nombreux invités et personnalités, dont le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, le premier ministre Paul Kaba Thièba, le président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo et presque tous les membres du gouvernement

25 février 2017. Stade Issoufou Joseph Conombo, anciennement stade municipal de Ouagadougou. Il est exactement 19 h12 mn, quand le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, les ministres ivoiriens et burkinabè de la Culture, Maurice Bandama et Tahirou Barry, le délégué général du Fespaco, Ardiouma Soma, donnent le clap d’ouverture de la 25ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Le public a répondu présent et le stade était bien rempli. C’est donc parti pour une semaine de fête de ce qui se fait de mieux sur le continent en matière de cinéma. Projections de films, débats, concerts live, galerie marchande, etc., Ouagadougou est bel et bien la capitale du cinéma africain.
La culture, dit-on, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Dans un monde globalisé où les identités s’effacent au profit de références standardisées, les Burkinabè ont rappelé hier quelques éléments de ce qui, ontologiquement fonde leur identité.On a donc sorti les masques d’initiation du Namentenga, ceux du Poni, puis du Houet, ces êtres mi-humains mi-divins aux pouvoirs indéchiffrables pour le profane, intermédiaires entre le monde sensible et le monde invisible.

Entre discours et prestations musicales, le public a pu apprécier les talents de nos artistes et ceux venus de l’étranger. Signes des temps nouveaux, les nationaux y ont occupé une place de choix. Toutes les occasions sont bonnes pour assurer la promotion de nos artistes. Bravo à la programmation ! On a ainsi pu apprécier la puissante voix de Awa Sissao, une invite à une balade dans la Ténéré par un orchestre venu du Niger avec ses danseurs aux pas originaux, les paroles de révolte du rappeur Burkinabè Smokey, Dicko Fils, Kundé d’or 2016 et son Dengue Dengue et le crieur public, Sana Bob. "Le petit Sergent" s’est aussi invité à la fête avec un humour qui a fait plier le public à plusieurs reprises.

Hier au stade au stade Issoufou Joseph Conombo, il y avait comme un air de revanche de Thomas Sankara, le leader de la révolution assassiné en octobre 1987 au cours du putsch. Bien entendu, dans la bouche de Smokey, mais aussi dans celles du maire de Ouaga, Armand Beoindé et du ministre de la Culture Barry.
Le maire de la capitale a rappelé le cheminement du Fespaco depuis sa création en 1969 avant de souligner la dynamique que Thomas Sankara a insufflé à la biennale du 7è art. A la grande satisfaction d’une bonne partie du public qui a applaudi à l’évocation du nom de celui qui voulait faire du Burkina, un pays de culture africaine, ainsi que celle de la diaspora. La municipalité a été dès le départ un compagnon du Fesoaco et Armand Béoindé a rassuré que la mairie restera toujours aux côtés du Festival dans les années à venir. "Bienvenu au pays du peuple insurgé, du 30 et 31 octobre 2014, qui a su briser, au prix de mille sacrifices, les chaînes de l’esclavage de tous ordres et qui entend marcher fièrement vers le champ lumineux de la liberté et des valeurs républicaines", a clamé le ministre Barry, dans une envolée lyrique dont il n’est pourtant pas coutumier. Il a invité les cinéastes africains à faire simplement des films africains, comme les Japonais font des films Ninja et les Indiens des films indou. On a appris de sa bouche que la Côte d’Ivoire, pays invité d’honneur a contribué pour 50 millions de F CFA à l’organisation de l’édition 2017 du Fesoaco et a offert le concert le concert livre de la star de reggae Alpha Blondy, dont la prestation a été le point d’orgue de la cérémonie d’ouverture. "Ouaga sera gâté "a lancé le ministre ivoirien.

Son collègue ivoirien, Maurice Bandama s’est dit fier d’être à Ouaga et a confirmé que le président Ouattar sera bel bien présent pour la clôture du Fespaco le 4 mars prochain. Il a souligné que son pays présente trois films en compétition et que la dynamisation du cinéma est au coeur de la politique du président Ouattara qui a mis en place un fond de soutien à production.
Un spectacle équestre acrobatique présenté par Madi Dermé, d’une lignée de famille dont l’histoire est inséparable avec le cheval, a impressionné le public.
Place donc aux projections dans les salles de cinéma et aux autres festivités concoctées par le comité d’organisation, présidé par Stanislas Meda, qui a invité les Ouagalais à sortir massivement pour aller voir les films.
Assurément, depuis hier et jusqu’au 4 mars, le 7è art a pris le pouvoir à Ouaga.

Salam Sondé
Kaceto.net