Les attaques de deux commissariats dans la nuit de lundi à mardi dans la province du Soum, dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière malienne, ont fait seulement une blessée et ont été revendiquées par le groupe qui avait tué 12 soldats dans le même secteur en décembre, a affirmé à l’AFP le haut commissaire du Soum.

"Il n’y a pas eu de mort. Une femme de policier a été blessée", a affirmé à l’AFP Mohamed Dah à propos des attaques menées par des jihadistes à moto dans les localités de Baraboulé et Tongomayel.

A Tongomayel, les assaillants "ont emporté deux motos et en ont brûlé 16. Ils ont incendié le commissariat et ont accroché un écriteau en arabe" sur lequel figure le nom de Ansarul Islam, a précisé M. Dah.

A Baraboulé, les jihadistes ont "emporté deux motos, en ont brûlé deux autres et ont criblé le commissariat de balles", a-t-il précisé. "Lors de leur repli", ils ont "saccagé les portes de la préfecture (voisine de Dyguel) et volé deux ordinateurs".

Ansarul Islam, dirigé par le Burkinabè Malam Ibrahim Dicko, sévit depuis plusieurs mois dans le nord du Burkina. Il avait revendiqué l’attaque le 16 décembre, d’un détachement de l’armée à Nassoumbou, également dans la province du Soum, qui avait fait douze morts et traumatisé le pays.

Das la nuit, M. Dah avait souligné que "les attaques ont eu lieu quasi simultanément" et qu’un "renfort militaire a été envoyé sur les lieux".

Il évoquait la possibilité d’une "diversion" des jihadistes pour attirer les forces de sécurité et pour pouvoir "attaquer des cibles plus importantes".

Cette attaque est survenue pendant le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui attire depuis samedi et jusqu’au 4 mars des dizaines de milliers de cinéphiles, dont de nombreux étrangers, dans la capitale burkinabè, située à 210 km au sud de Djibo, capitale du Soum.

L’attaque en décembre avait été le raid jihadiste le plus meurtrier jamais perpétré contre l’armée au Burkina. Il s’agissait alors de la seconde attaque visant l’armée depuis le début des attaques jihadistes au premier trimestre 2015. En octobre 2016, une première attaque avait fait six morts - quatre militaires et deux civils.

Frontalier du Mali et du Niger, le nord du Burkina est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015. Les attaques sont concentrées dans le nord du pays. Mais le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés en plein coeur de la capitale Ouagadougou. Une attaque revendiquée par le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

AFP