L’ambassadeur du Burkina Faso en Belgique et auprès de l’Union européenne (UE), Mme Jacqueline Zaba, a signé jeudi 16 mars 2017 à Bruxelles, la Charte Internationale de l’Energie faisant de notre pays un membre de cette instance de coopération en matière énergétique

L’ambassadeur du Burkina Faso en Belgique et auprès de l’Union européenne (UE), Mme Jacqueline Zaba a signé jeudi 16 mars 2017 à Bruxelles, la Charte Internationale de l’Energie faisant de notre pays un membre de cette instance de coopération en matière énergétique.

L’accès à l’énergie demeure une arlésienne pour des millions de Burkinabè. Par des interconnections électriques avec des pays voisins comme le Ghana et la Côte d’Ivoire mais aussi en intensifiant et diversifiant la production nationale, le Gouvernement du Burkina Faso souhaite réduire la fracture énergétique.

C’est toujours dans la recherche de solutions aux problèmes énergétiques du pays, que le Burkina Faso a décidé d’adhérer à la Charte Internationale de l’Energie. Ce jeudi 16 mars 2017 à Bruxelles, l’ambassadeur Jacqueline Zaba a signé l’acte d’adhésion du Burkina Faso à cette Charte en présence de plusieurs hauts responsables de cette institution multilatérale parmi lesquels son secrétaire général, le Slovaque Urban Rusnák.

Cette adhésion permettra à notre pays d’avoir voix au chapitre sur les débats qui se mènent dans le monde sur les questions énergétiques. Cette signature qui devrait ensuite être ratifiée par l’Assemblée nationale permettra au Burkina Faso de solliciter auprès du Secrétariat général de la Charte des accompagnements techniques afin d’atténuer sa fragilité en matière d’accès à l’énergie. En adhérant à la Charte, le Burkina Faso s’engage à offrir un cadre stable et transparent pour attirer des investissements dans le secteur énergétique ainsi que la reconnaissance et le soutien des organisations multilatérales pour le développement. Aussi, notre pays pourrait-il égalementsolliciter l’accompagnement technique du secrétariat général de la Charte pour obtenir des financements auprès d’Etats ou d’organisations multilatérales comme l’Union européenne. D’ailleurs, la Charte Internationale de l’Energie, qui est non contraignante a été conçue à la suite de la mise en place de la Charte Européenne de l’Energie qui permet aujourd’hui aux pays d’Europe de l’Ouest, de l’Est ou du Centre d’avoir une coopération étroite en matière d’échanges énergétiques.

Le Secrétariat général de la Charte Internationale de l’Energie a aussi pour crédo d’appuyer des organisations comme la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ou l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à renforcer la coopération sous-régionale ou régionale en matière d’accès à l’énergie.

En signant la Charte, Mme Zaba a rappelé que le Burkina Faso est conscient de l’importance de l’énergie pour accompagner le développement durable des pays en voie de développement dans lesquels les déficits énergétiques sont à des niveaux très alarmants. Dans un pays comme le nôtre, seulement 18,83% de la population a accès à l’énergie électrique et le fossé est encore grand entre zones urbaines et rurales où respectivement 59,88% et 3,06% des habitants utilisent le courant.

« Sans énergie à coût raisonnable, l’Afrique ne pourra aucunement passer à la transformation des matières premières dont elle regorge. Sans cette transformation des matières premières, il ne sera pas possible de réaliser l’industrialisation qui est un passage obligé vers le développement », a indiqué l’ambassadeur du Burkina Faso auprès de l’UE.

Elle a dit que la Charte Internationale de l’Energie ouvrait des opportunités de coopération avec d’autres pays pour un accès à des services énergétiques modernes, une réduction de la pauvreté énergétique, une économie verte et une énergie propre.

Après l’UE, et les pays d’Europe de l’est et du Centre, d’Asie et d’Amérique, les pays africains commencent à trouver leurs intérêts dans cette organisation. Les pays du Maghreb y ont déjà adhéré. En Afrique subsaharienne des organisations multilatérales comme la CEDEAO qui a mis en place son Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA), plus connu sous l’appellation West African Power Pool (WAPP) a adhéré à la Charte ainsi que le G5 Sahel qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

Sur le plan bilatéral, le Burkina Faso est le quatrième pays ouest-africain a adhéré à la Charte. Le Nigéria l’a signé le 7 mars dernier. Il était déjà devancé par le Bénin et le Sénégal.

Au total, 70 pays ont adhéré à la Charte Internationale de l’Energie à ce jour.

Romaric Ollo HIEN
Ambassade du Burkina à Bruxelles