Des femmes de différents milieux se sont retrouvées ce 23 mars à la Salle des Banquets de Ouaga 2000, pour deux jours de Forum sur le leadership féminin. Ce forum servira également de cadre de lancement du rapport sur le développement Humain en Afrique 2016, produit par le PNUD dont la représentante résidente était à la cérémonie d’ouverture. Elle était entre autres, aux côtés de la Ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, et de la représentante de Sika Kaboré, l’épouse du président du Faso. C’est elle qui a prononcé le discours d’ouverture.

Taux de scolarisation : 45% pour les garçons et 26% pour les filles
Taux de chômage 20% pour les filles contre seulement 8% pour les garçons.
Ce sont là, entre autres constats sur la situation au Burkina Faso, dressée par Metsi Makhetha, la représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Elle tire ces chiffres du Rapport 2016 sur le Développement Humain en Afrique, qui sera présenté pendant les travaux du Forum. Metsi Makheba cite le président Thomas Sankara qui, selon elle avait compris l’importance de l’émancipation de la femme : « Camarades, il n’y a de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société, que jamais, mes pas ne me transportent dans une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte », avait-il lancé
Selon le PNUD, plusieurs milliards de francs CFA sont perdus chaque année par manque d’implication des femmes dans les processus de développement, et cela retarde considérablement l’émergence de l’Afrique. Il faut dire que le cas du Burkina a été beaucoup étudié dans le dit rapport, "une bonne chose" selon la ministre Laure Zongo, qui s’est félicité du fait que le rapport reconnait les efforts faits au Burkina, notamment dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales féminines et pour l’accès à la terre des femmes. Elle salue la tenue de ce forum organisé par la Plateforme Nationale des Jeunes pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (PNJ-ODD/BF), qui permettra que les 51,7% des 19 millions de Burkinabè, que sont les femmes, contribuent au développement et à l’émergence du Pays. « Le Président Roch Marc Christian Kaboré est fortement engagé pour la cause des femmes », c’est ce que nous pouvons retenir d’emblée, du discours de Sika Kaboré lu Louise Marie Compaoré qui la représentait en qualité de marraine de la cérémonie. Cet engagement selon elle, est traduit dans le Programme national de développement Economique et Social (PNDES) et engage l’ensemble des forces gouvernementales. La marraine, Mme Sika Kaboré, estime que les femmes doivent conduire le développement aux côtés des hommes et car « il ne s’agit pas de faveur demandée ; il s’agit d’équité ». Elle trouve que le chemin est encore long pour cette équité mais conclut par le slogan : « A cœur vaillant, rien d’impossible ».
Cheik Faïçal Traoré le président de la Plateforme nationale des jeunes pour les Objectifs du développement durable (PNJ-ODD), qui organise le forum, a salué la présence de plusieurs délégations venues de la sous-région pour une rencontre pratique et pragmatique au sortir de laquelle des solutions concrètes seront trouvées. 15 femmes leaders parmi les plus influentes au monde seront les marraines des participantes, qui a leur côté, apprendront sans doute énormément. Au nombre de ses mentors, il y a Amata Diabaté, économiste principal du PNUD qui aura également la charge de présenter le rapport 2016 de développement humain. Il y a également Traoré Maidou Delphine, DG des opérations du groupe Allianz en Afrique et qui fait partie des 50 femmes les plus influentes du monde économique selon un classement effectué par nos confrères de Jeune Afrique.
Beaucoup d’échanges donc en perspective pour ces deux jours de rencontres afin d’apporter des solutions aux femmes et aux jeunes filles dont 10% sont mariées avant l’âge de 15 ans au Burkina Faso.

Hermann Wendkouni Nazé
Kaceto.net