Annoncé depuis quelques jours, c’est finalement ce mardi 11 avril que la Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation (CODER) a pu rencontrer l’ancien président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire. Les représentants de la CODER rapportent que Blaise Compaoré est partant pour la réconciliation. Il ne manquerait plus qu’il ne le soit pas après ce que son entêtement à rester au pouvoir a provoqué.

Il y a des morts, des blessés et des biens saccagés au Burkina Faso et tout est parti de la volonté de l’ancien chef d’Etat Burkinabè, Blaise Compaoré de s’éterniser au pouvoir. La moindre des choses donc est de présenter ses excuses et si l’on suit les sorties jubilatoires de la CODER, l’on se rend compte que nous en sommes encore loin.

Réconciliation est le seul mot du vocabulaire de la CODER. Les mots repentance et pardon doivent cependant y être associés si l’on veut vraiment de cette réconciliation. Les leaders politiques de l’ancien parti au pouvoir et leurs alliés se sont illustrés par leur arrogance et par un mépris total des populations qui réclamaient un mieux être et l’alternance dans ce pays.

"Djamila même va être présidente du Faso", "Ils n’ont qu’à marcher sur leur têtes", "Je n’ai de leçon de démocratie à recevoir de personne", etc ; ont été leurs propos entre autres, encore plus fleuris. Certes, il y a eu des débordements après l’insurrection populaire, entraînant des pillages et l’incendie de biens privés mais la responsabilité de ce qui est arrivé doit être assumée par ceux qui ont refusé l’alternance et qui ont attisé le feu. Si après la visite à leur mentor, l’ancien président Blaise Compaoré qui du reste a beaucoup fait pour ce pays, les membres de la CODER continuent à ne parler que de réconciliation sans la reconnaissance de leurs erreurs, la réconciliation risque bien d’être un horizon qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’en approche.

Kaceto.net