Le procureur du Faso, Mme Maiza Sérémé a tenu une conférence de presse ce lundi 24 avril au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Au menu des échanges, l’affaire Inoussa Kanazoé, du nom du PDG de CIM METAL GROUP arrêté le mercredi 19 avril dernier. Selon Mme le Procureur, Inoussa Kanazoé hospitalisé dans une clinique de la place refuserait de se rendre au tribunal pour se voir notifié son inculpation. Le procureur n’exclut donc pas à l’issue de sa conférence de presse, de ce rendre dans la clinique pour la notification afin de respecter les délais légaux de garde à vue.

Plusieurs charges sont retenues contre l’accusé parmi lesquelles, faux en écriture commerciale, abus de confiance, détournement et blanchiment d’argent. Ce sont, selon le Procureur du Faso, plusieurs milliards de francs CFA qui ont échappé aux caisses de l’Etat. Elle entend donc poursuivre l’affaire jusqu’au bout et n’exclut pas d’aller au delà de la période de 2013 à 2015, initialement concernée.

Tous les secteurs d’activité de Inoussa Kanazoé seront sondés. Au niveau du ciment, le procureur révèle la mise sur le marché de ciment périmé et la vente de ciment venu d’ailleurs mais conditionné dans des emballages de CIM Faso.

D’autres opérateurs économiques et entreprises sont également dans le viseur du procureur. ONATEL SA par exemple est impliqué dans plusieurs affaires de crimes économiques dont certaines sont déjà en cours. Il y a également l’affaire de la banque CBAO qui a conduit à plusieurs interpellations. Le premier ministère et plusieurs autres départements ministériels sont également à l’index notamment pour la période de la transition politique.

Des pressions du monde économique, c’est ce que nous avons reçues depuis l’interpellation de Inoussa Kanazoé, confiera le capitaine Lompo de la gendarmerie nationale. Il affirme que plusieurs opérateurs économiques leur ont proposé plus d’un milliard afin de relaxer l’accusé. Mais il rassure toute suite :"Je ne mangerai pas de ce pain ".

"L’interpellation s’est faite en douceur et nous avons même permis aux accusés d’embarquer dans leur propre véhicule pour nous suivre à la Gendarmerie de Paspanga", rassure le capitaine Lompo. "Nous étions appuyés par une équipe réduite de 7 agents qui avaient pour mission de sécuriser les entrées Est et Ouest des bureaux. Et si nous n’avons pas prévenu de notre intervention, c’était pour éviter les destructions de preuves" expliquera t-il.

Rappelons qu’une manifestation de commerçants a eu lieu ce lundi 24 avril au matin pour demander la relaxe de Inoussa Kanazoé. Une délégation des manifestants a même été reçue par le procureur qui dit leur avoir indiqué les voies légales à suivre.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net