La personne tuée dans l’attaque mercredi à Tombouctou (nord) d’un camp de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) est un Casque bleu libérien, a annoncé l’ONU jeudi, confirmant par ailleurs le bilan de neuf blessés.

Cette "attaque aux mortiers ou roquettes" a visé mercredi en début d’après-midi le camp de la Minusma appelé "Super Camp" à Tombouctou (910 km de Bamako), rappelle la Minusma dans un communiqué apportant des précisions à celui diffusé mercredi.

"Selon les rapports préliminaires, six obus y ont atterri. Le bilan est d’un mort parmi les Casques bleus du Liberia et neuf blessés, dont huit évacués à Bamako. Des dégâts matériels ont également été causés dont l’ampleur sera établie ultérieurement. Aucun personnel civil n’a été affecté", ajoute-t-elle.

Le texte n’indique pas les nationalités des Casques bleus blessés mais, selon les armées libérienne et suédoise, y figurent des Libériens et un Suédois.

D’après le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Mali rendu public fin mars, le "Super Camp" de la Minusma à Tombouctou, près de l’aéroport, abrite des contingents d’une dizaine de pays.

L’assaut de mercredi a été revendiqué par le "Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans", une alliance jihadiste récemment créée, dans un message diffusé mercredi soir par plusieurs médias spécialisés.

Cette formation affirme avoir "bombardé aux roquettes l’aéroport de Tombouctou", faisant "plusieurs blessés parmi les forces internationale".

Plusieurs groupes jihadistes du Sahel, notamment ceux du Malien Iyad Ag Ghaly et de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, ont fusionné pour former cette alliance, dont la création a été annoncée en mars.

L’attaque du camp de l’ONU survient au lendemain d’une embuscade jihadiste dans la région de Ségou (centre) contre les soldats maliens, dont neuf ont péri et cinq ont été blessés, d’après le gouvernement malien.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur d’une rébellion touareg qu’ils avaient fini par évincer.

Les jihadistes ont été en grande partie chassés et dispersés à la suite du déclenchement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une opération militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Cependant, des zones entières échappent au contrôle des autorités maliennes comme à celui des forces étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques se sont étendues depuis 2015 vers le Centre, puis le Sud.

AFP