D’abord programmée du 31 octobre au 9 novembre 2014, puis reportée au premier trimestre 2015, la 14ème édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou se tiendra finalement du 28 octobre au 6 novembre prochain.

Les visages changent, mais la cause qu’ils défendent avec la même passion demeure : assurer au plan international, une meilleure visibilité du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao), le plus grand rendez-vous africain dédié à ce secteur d’activité. En mai 2014, Arthur Kafando et Abdoulaye Zongo, alors respectivement ministre de l’Industrie et du commerce et DG du Siao, étaient venus assurer la promotion du Salon à Paris. Pour cause d’Ebola qui sévissait dans la région ouest-africaine, puis surtout d’insurrection populaire qui a chamboulé l’agenda politique, la 14ème édition du Siao a été ajournée.
Deux ans plus tard, deux nouveaux visages, Stéphane Wenceslas Sanou et Dramane Tou, jouent les mêmes rôles, toujours à Paris. En présence aussi de la chargée de communication, Stella Tapsoba, qui était déjà là en 2014. Hier, 8 juillet, dans la salle des fêtes de l’ambassade du Burkina, les responsables du Siao ont animé une rencontre avec la presse internationale, les professionnels de l’artisanat, des représentants d’institutions et ceux qui s’intéressent au Burkina.

Après le message de bienvenue du Ministre conseiller, représentant l’ambassadeur, Mamadou Sangaré, le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat annonce l’objet principal de leur présence dans la capitale française : « Porter à la connaissance des acteurs du monde et de la presse internationale, aux acheteurs professionnels, aux artisans africains et aux visiteurs grand public, le contenu, la gestion des acteurs clefs et l’état des préparatifs de la 14ème édition du Salon ».
Créé en 1984, puis institutionnalisé en 1990, le Siao est un lieu de rencontres directes entre artisans, producteurs, exportateurs africains, visiteurs et acheteurs professionnels. C’est un espace spécialisé de promotion de l’artisanat africain et un cadre privilégié pour la mise en contact des acteurs. Pour l’édition 2016 à laquelle sont attendus 250 acheteurs professionnels, 25 pays et près de 300 000 visiteurs grand public, le ministre du Commerce et le DG du Siao ont fait le point des préparatifs et se veulent rassurants. Les missions qui sont dévolues au Siao, notamment la facilitation de l’accès aux marchés internationaux des produits africains, la réflexion sur les freins qui bloquent le développement du secteur, la formation et l’encadrement des artisans en vue de leur autopromotion, seront remplies. De façon générale, le ministre a expliqué que la politique du gouvernement visait à créer les meilleures conditions pour que les artisans puissent vivre dignement de leurs activités dans un cadre formel. Lors de la prochaine session de l’Assemblée nationale, une loi d’orientation de promotion des petites et moyennes entreprises sera votée, accordant des facilités d’accès au crédit et autres avantages fiscaux pour ceux qui quitteront le secteur informel. L’Etat s’est déjà engagé dans la promotion des produits locaux, en faisant par exemple du Faso dan Fani, la tenue officielle. Le ministre, le Dg et la chargée de communication étaient d’ailleurs tous habillés en Faso dan fani.
A quatre mois de l’ouverture du Siao 2016, les choses s’accélèrent. 440 sur 550 stands ont déjà été réservés, 180 professionnels enregistrés, 54 médias venant de 4 pays (Burkina, Turquie, Bénin, France) pour un total de 202 journalistes inscrits.
Sur le contenu de l’édition 2016, il est prévu, en plus des expositions-ventes, la mise en exergue des talents des artisans avec l’exposition de leurs œuvres dans le pavillon de la créativité, l’organisation de rencontres B to B et de séminaires débats sur le thème de l’entreprenariat féminin et la protection des artisans. Une journée sera dédiée au Ghana, pays invité d’honneur, des animations artistiques et la nuit de l’artisan méritant.
Dans un contexte régional marqué par des attentats, le défi pour les organisateurs est surtout d’assurer la sécurité du Salon. « En relation avec ses partenaires, le Burkina prendra les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des biens et des personnes lors de ce salon », a rassuré le ministre. Sur le site et les environs du Siao, le système de vidéo-surveillance sera renforcé, de même que les bouches d’incendie, des portiques de sécurité seront installés aux portes d’entrée et les forces de sécurité seront équipées de détecteurs de métaux.
Au cours des débats, les VRP du Siao ont annoncé les innovations introduites cette année. Il s’agit notamment de la mise en place d’un point « i » afin de répondre rapidement aux besoins d’information. « Dans chaque pavillon, il y aura un box où les exposants pourront se renseigner et avoir les réponses à leurs questions », détaille le DG du Siao. L’inscription et le paiement des frais des stands se feront en ligne ou par mandat, et le postulant pourra choisir directement son stand sur le site du Siao en se connectant sur www.siao.bf. Autre nouveauté, le paiement des tickets d’entrée par le moyen électronique. « Il suffit de créditer votre compte sur votre téléphone mobile et avec le code qu’on vous a donné, vous payez votre ticket en moins de deux minutes », explique toujours le DG, qui précise que les ventes classiques seront toujours pratiquées. Finies donc les longues files d’attente sous le soleil brulant et les risques de vol d’argent. Enfin, pour faciliter le travail des journalistes, un centre de presse équipé de Wi-fi et d’un Business Center seront mis à leur disposition.
Comme pour lever tout doute quant aux préparatifs, Dramane Tou insiste : « Tout sera mis en œuvre pour assurer le bon déroulement du Salon. De l’accréditation jusqu’à la fin du Salon en passant par l’hébergement, le séjour, l’assistance en interprétariat et l’accompagnement dans la promotion des produits, toute l’équipe est mobilisée pour donner à cette édition un éclat particulier ».
La balle est maintenant dans le camp des participants, sachant que le paiement est fixé au 20 juillet pour ceux qui étaient inscrits en 2014 et fin août pour les nouveaux candidats. Avec un budget de 540 millions de FCFA, les organisateurs entendent réussir la 14ème édition, repositionner le Siao sur l’échiquier continental face aux initiatives d’autres pays, et engranger au moins 90 millions de F CFA de bénéfice.

Prix des stands
Stands individuels : 700 000 F CFA (1067 euros)
Stand pays zone Afrique : 1 000 000 F CFA (1524 euros)
Reste du monde : 1 500 000 F CFA (2286 euros)
Institutions financières et portuaires : 2 000 000 F CFA (3048 euros)
Pavillon ventilé
Stands individuels : 300 000 F CFA (457 euros)
Prix d’accès aux pavillons pour le public
Pavillons ventilés et l’espace Arts et métiers : 500 F CFA (76 cents d’euros)
Pavillons climatisés, et pavillons de la créativité : 1000 F CFA (1,52 euro)
Accès permanent au site pour la durée du SIAO : 10 000 F CFA (15 euros)

Joachim Vokouma
Kaceto.net