La France retient son souffle et rêve de gloire pour ses Bleus face au Portugal en finale de l’Euro-2016, avec un match dans le match pour le Ballon d’Or entre les deux étoiles du tournoi, Antoine Griezmann et Cristiano Ronaldo ce dimanche au Stade de France.

Gagné par la fièvre du ballon rond, le pays-hôte n’imagine pas d’autre issue après l’exploit majuscule réalisé contre les quadruples champions du monde allemands en demi-finale (2-0). Cette douce euphorie qui les berce depuis quelques jours, les Français aimeraient la prolonger. Meurtrie par les attentats de 2015, plombée par un climat social toujours lourd, la France veut un été en parenthèse enchantée.
La tradition nationale serait ainsi respectée avec une nouvelle victoire à domicile après 1984 (Euro) et 1998 (Mondial). Un tel succès s’ajouterait à l’Euro-2000 gagné à Rotterdam dans l’armoire à trophées. La rédemption serait totale, six ans après le fiasco de Knysna et la grève de l’entraînement en pleine Coupe du monde 2010.

Un triomphe dans une grande compétition sportive, "c’est toujours pour un peuple le sentiment qu’il peut réussir", a confié le président de la République François Hollande en marge du sommet de l’Otan à Varsovie.
Dans le Journal du dimanche, le chef de l’Etat francais estime que l’engouement autour des Bleus montre que "les Français avaient besoin de se retrouver" même si "la vie reprendra son cours après".
Sécurité oblige, il n’y aura en revanche pas de parade des joueurs sur les Champs-Elysées en cas de dénouement favorable, contrairement à 1998. Un dispositif exceptionnel est prévu dès dimanche avec 3.400 policiers et gendarmes déployés sur la célèbre avenue parisienne.
 ’Grizou’ comme ’Zizou’ ? -
Antoine Griezmann, auteur d’un doublé contre l’Allemagne, le 7 juillet 2016 à Marseille
Chaque sacre des Bleus a eu son icône. Il y a 18 ans, le héros se nommait Zinédine Zidane. En 1984, il s’appelait Michel Platini. Ces deux monstres sacrés ont peut-être trouvé leur successeur avec Antoine Griezmann, meilleur buteur de l’Euro avec six réalisations en six rencontres.
Le joueur de l’Atletico Madrid, 25 ans, doit éviter de trop penser au Ballon d’Or. "Grizou" doit continuer à faire oublier l’absence de Karim Benzema, écarté pour sa mise en examen dans l’affaire du chantage à la sex-tape.
Les Bleus peuvent aussi se réfugier derrière leur éternel porte-bonheur : il n’est pas sur le terrain, mais sur le banc. C’est Didier Deschamps. L’ex-capitaine des champions du monde et d’Europe 1998 et 2000, visage de la gagne en France avec Zinédine Zidane, peut devenir le premier à rafler un Euro en tant que joueur titulaire et technicien. L’Allemand Berti Vogts, sélectionneur vainqueur de l’Euro-1996, était dans le groupe de la RFA, championne d’Europe en 1972, mais n’avait pas joué une seule minute.
Arriver en finale avec une formation remodelée à la hâte juste avant l’Euro pour cause de blessures ou d’affaires extra-sportives est déjà une grande réussite. Remporter le tournoi serait une prouesse immense. "C’est un moment exceptionnel, privilégié, une chance unique parce qu’il y a un titre au bout. Mais je n’ai pas de pression, pas de stress mais de l’adrénaline", expose calmement Deschamps.
 Dernière chance pour Ronaldo ? -
Invaincus contre les Portugais en phase finale, les Français doivent toutefois éviter de bomber le torse trop tôt. La Selecçao a essuyé des critiques pour son bloc hermétique, mais son coach Fernando Santos s’en moque : "Si le Portugal gagne sans le mériter, je vais rentrer très content chez moi". Et d’ajouter sur un ton bonhomme : "La France joue chez elle, c’est naturel qu’elle soit favorite. Mais le Portugal doit gagner". La grande différence avec l’anti-football de la Grèce championne d’Europe 2004 et le Portugal, c’est Ronaldo : une arme fatale capable de ruiner la soirée sur les Champs-Elysées et de s’adjuger enfin un premier titre majeur.
Le crack du Real Madrid a tout gagné en clubs mais reste bredouille en équipe nationale. A 31 ans, le play-boy multimillionnaire n’a pas le droit de laisser passer une occasion qui ne se représentera peut-être pas. Invaincus contre les Portugais en phase finale, les Français doivent toutefois éviter de bomber le torse trop tôt. La Selecçao a essuyé des critiques pour son bloc hermétique, mais son coach Fernando Santos s’en moque : "Si le Portugal gagne sans le mériter, je vais rentrer très content chez moi". Et d’ajouter sur un ton bonhomme : "La France joue chez elle, c’est naturel qu’elle soit favorite. Mais le Portugal doit gagner". La grande différence avec l’anti-football de la Grèce championne d’Europe 2004 et le Portugal, c’est Ronaldo : une arme fatale capable de ruiner la soirée sur les Champs-Elysées et de s’adjuger enfin un premier titre majeur. Le crack du Real Madrid a tout gagné en clubs mais reste bredouille en équipe nationale. A 31 ans, le play-boy multimillionnaire n’a pas le droit de laisser passer une occasion qui ne se représentera peut-être pas. Le triple Ballon d’Or rêve forcément d’un 4e trophée individuel suprême. Sa "Madjer" au 1er tour face à la Hongrie (3-3) et sa détente verticale phénoménale sur son coup de tête victorieux en demi-finale contre le Pays de Galles de Gareth Bale (2-0) sont déjà parmi les images indélébiles de cet Euro.
Autre danger pour les Français : le retour attendu de Pepe. Forfait face aux Gallois à cause d’une blessure musculaire, le rugueux mais si efficace patron de la défense portugaise se dit "prêt à jouer" la finale et pourrait mettre au supplice les attaquants bleus. En 2004, Ronaldo avait 19 ans et avait pleuré après la finale de l’Euro perdue à Lisbonne face au Grecs. Les Bleus ne veulent pas vivre ça chez eux. Qui sanglotera au coup de sifflet final ?

Source AFP