Plusieurs véhicules de la Garde républicaine, de police et de gendarmes, déployés en début d’après-midi autour du camp Gallieni, un des lieux tenus dans la matinée par des mutins

Une personne a été gravement blessée par balle à Bouaké dans le cadre de la mutinerie des soldats, a constaté un journaliste de l’AFP au Centre hospitalier universitaire de la deuxième ville du pays.

Selon un témoignage, les soldats mutinés depuis vendredi se sont rendus au siège d’anciens rebelles non intégrés dans l’armée, les "démobilisés" qui avaient aux mêmes réclamé des primes lundi, et ont ouvert le feu contre eux.

"Nous étions assis tranquillement à notre quartier général, quand ils sont arrivés dans deux véhicules. Ils étaient au moins dix soldats armés de kalachnikovs. Ils ont commencé à tirer sur nous", a affirmé à l’AFP Aboudou Diakité, un "démobilisé".

"Selon eux, depuis que nous sommes sortis pour paralyser le corridor Sud (manifestation de lundi), nous avons réduit leur chances d’avoir leur argent", explique-t-il.

"Ils disent que le président Alassane Ouattara veut nous donner le reste de leur argent. Faux, ce n’est pas vrai. Nous attendons des ordres pour agir".

Le blessé, Issouf Diawara, né en 1968, marié et père de cinq enfants, a été touché "au ventre et au bras. Son état est grave", a précisé Aboudou Diakité.

Les "démobilisés", comme on les surnomme, sont des anciens des Forces nouvelles, la rébellion qui a occupé le nord de la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 et soutenu l’actuel président Alassane Ouattara lors de la crise post-électorale de 2010-2011

Une partie de ces rebelles a été ensuite intégrée dans l’armée ivoirienne et les autres sont devenus des "démobilisés" au terme d’un processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR). Ils n’ont pas d’armes mais réclament encore des primes.

Les mutins de Bouaké, qui ont lancé le mouvement dans le pays en janvier et bloquent la ville depuis ce matin, sont, eux, d’anciens rebelles qui ont été intégrés à l’armée.

AFP