Hier, 5 juin 2017, c’était la Journée Mondiale de l’Environnement promulguée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et célébrée depuis de nombreuses années. Cette journée soulève régulièrement des problématiques essentielles de la protection de l’environnement et leurs conséquences sur la qualité de vie des populations et la survie de notre chère planète.

Une de ces problématiques listées par le PNUE concerne la lutte contre la désertification et la sécheresse. Eh bien, dans cet article je voudrais me pencher rapidement, non pas sur la désertification qui est un processus, mais sur la sécheresse qui est un état de fait. Pour ce faire, j’ai analysé de gros volumes de titres de publications francophones en ligne centrées sur la sécheresse et s’étalant sur une période allant de 2012 à 2017. Bien entendu, dans ce corpus significatif et pertinent, ont été écartées les références à des problématiques de sécheresse non environnementale si j’ose dire : sécheresse vaginale, oculaire, de la bouche (buccale), de la langue de la peau, etc.
Les quatre (4) graphiques ci-après présentent quelques éléments de résultats que j’ai souhaité partager avec les lecteurs de KACETO : un graphique qui pointe l’évolution de marques langagières de « Tension » dans le discours sur la sécheresse et trois graphiques qui mettent en évidence l’évolution de l’évocation de l’Afrique, de la France et des Etats-Unis (USA) dans ce discours.

Un mot de méthodologie sur ces graphiques de répartition. Ils ont été construits en divisant le corpus de titres de publications francophones en ligne sur la sécheresse (2012 à 2017) en cinq (5) secteurs contenant un nombre égal de mots et en calculant les fréquences d’apparition des marques langagières de tension et des références à l’Afrique, à la France et aux USA à l’intérieur de chaque secteur de mots. C’est une technique qui a l’avantage de nous permettre de cerner les évolutions des termes-cibles dans le temps.

Cela étant, que disent ces graphiques :

1. D’une manière générale, on voit clairement que la problématique de la sécheresse est de plus en plus préoccupante au niveau mondial. Cette préoccupation ne fait qu’enfler depuis 2012 (tout au moins) et marque comme un pic en 2017. Elle est inscrite dans ce que j’ai appelé « les marques langagières de tension » : craintes, inquiétudes, angoisse, détresse, alerte, alarme, spectre, danger, tension… Le réel en la matière s’ancre en quelque sorte dans les consciences.
2. Pour dire les choses de façon ramassée, l’évocation de la « sécheresse [en] Afrique » et de la « sécheresse [en] France » a pris de plus en plus d’importance entre 2012 et 2017. En Afrique, deux régions sont en vue : l’Afrique australe (dont principalement l’Afrique du Sud, suivie du Zimbabwe) et l’Afrique de l’Est (dont respectivement la Somalie, le Kenya, l’Ethiopie et le Soudan, pour ne citer que les plus significatifs). En France, plusieurs régions sont également concernées. Quelques-unes les plus citées : Rhône-Alpes, Bretagne, Lanquedoc-Roussillon, Paca, Pays de la Loire, etc.
3. Enfin, les Etats-Unis dont l’évolution de son évocation dans les titres de publications concernant la problématique de la sécheresse est déclinante sur la période 2012-2017. Est-ce à dire que c’est une problématique qui est devenue moins préoccupante aux USA, au point de nourrir le climato-scepticisme du président américain Donald Trump ? Les choses ne sont pas si simples, n’en déplaise à M. Trump. Les Californiens, pour ne citer qu’eux, n’ont rien oublié des épisodes de sécheresse particulièrement virulents qui les ont touchés et qui ont atteint un pic en 2014 avant d’entamer une décrue. Leur gouverneur, M. Jerry Brown, qui vient juste de déclarer officiellement terminée la crise provoquée par une sécheresse record qui a frappé son Etat, a lancé cet avertissement : « Cette crise est terminée, mais la prochaine sécheresse pourrait ne pas être loin. » (Un état d’urgence sur l’eau reste cependant maintenu dans certaines régions de l’Etat). M. Brown, tout comme le Maire de Pittsburgh M. Bill Peduto ont dit « OUI » aux Accords de Paris sur le climat et « NON » à M. Trump ! Ils savent de quoi ils parlent.

Ousmane SAWADOGO, Expert en Text Mining et Web Content Mining,
Kaceto.net