Ils viennent de toutes les régions du Burkina pour tenter leur chance au concours de la police nationale. Et pour cause, il n’ ya qu’un seul lieu de dépôts de dossiers pour le pays : le SIAO. Certains y passent la nuit, d’autres se lèvent aux aurores mais tous confient : c’est très compliqué

"Je m’appelle Sanou Yaya et cela fait plus d’une semaine que je suis venu pour déposer mes dossiers. J’avais entendu que le dépôt des dossiers devait commencer depuis le 10 juillet. Mais quand je suis venu on m’a dit que c’est une fausse information. Je suis resté en même temps pour attendre. Depuis hier soir, je suis ici mais je n’ai pas encore pu déposer", confie t-il. Il se trouve que des gens avaient constitué une liste d’arrivée depuis avant-hier. Mais ce matin, aux environs de 6h, la liste a été déchirée au profit d’une autre. "Je crois que c’est parce qu’il n y a qu’un seul centre de dépôts pour tout le pays que ça traîne", ajoute Sanou Yaya.

Botou Abdoul-Latif pour sa part se dit carrément étranger. Il est venu de Soudré, région du Centre-Est avec des amis pour déposer leurs dossiers. Ils ont également passés la nuit au SIAO mais n’avaient pas encore déposé aux environs de 10h ce mardi matin.

Il y a également beaucoup de Volontaires Adjoints de Sécurité qui postulent pour le recrutement de policiers. Ils sont même sollicités par les policiers qui réceptionnent les dossiers afin d’assurer la sécurité des lieux. Nous en voyons plusieurs, sifflet en main, gui barrant le passage ou indiquant les procédures aux autres.

"Je suis le Volontaire adjoint de sécurité Yaméogo Sibiri Dominique", nous annonce très fier, l’un d’entre eux. "Je suis à ma première section à Koudougou et je suis venu pour le dépôt de mon dossier", poursuit-il. "...mais c’est vraiment compliqué. Je suis arrivé ici depuis hier soir vers 21h. Je m’étais inscrit sur la liste et j’étais 1491è à un moment donné vers 2h du matin, mais cette liste à été déchirée ; Dieu merci, comme nous sommes aussi de la sécurité, on a pu déposer et on m’a donné cette tâche à faire : sécuriser les gens et empêcher qu’ils ne passent par cette entrée..." Bonne chance à vous et espérons qu’à notre prochaine rencontre vous soyez policier" lui lançons nous. Il se fend d’un large sourire accompagner d’un "merci beaucoup" retentissant.

Il y a également des filles qui tentent de déposer leurs dossiers. Mon véritable problème, c’est la taille. Il est demandé d’avoir au moins 1m68 pour les filles et 1m70 pour les garçons. C’est ce qui m’inquiète ; je ne sais pas si j’ai la taille", nous confie Nignan Laurence. Sa voisine immédiate Carole Ouattara renchérit : "si tu n’as pas la taille on te dit de partir, donc c’est ce qui nous fait peur".

Les policiers réceptionnistes ainsi que le commissaire, chef du site n’ont pas souhaité répondre à nos questions.

Hermann Wendkouni Nazé
Kaceto.net