Pas besoin de bureau feutré pour "gagner sa vie" au Burkina Faso. Alors que l’on parle du taux de chômage grandissant , certains jeunes ont pour leur part trouvé le filon. C’est le cas de Emmanuel Zabré, laveur de voitures à coté du canal de Dapoya.

Nous l’avons trouvé avec quatre véhicules. Deux petites voitures pour 2000 FCFA le lavage de chacune, et deux véhicules de type 4X4 à raison de 3000 FCFA le lavage de chacune. Un calcul rapide et Emmanuel nous apprend que ça lui fait déjà une recette de 10.000FCFA pour la journée. Ce qui reviendrait à 300.000FCFA pour 30 jours de travail. Mais Emmanuel nous arrête toute suite : "Il faut enlever l’argent de l’essence pour faire fonctionner la machine à laver et l’argent pour l’achat de l’eau et de la lessive en poudre". Il ajoute que les recettes varient en fonction des jours et que certains ne demandent pas le lavage complet mais seulement extérieur, ce qui est moins cher.

Emmanuel Zabré est âgé de 34 ans et est titulaire du certificat d’études primaires (CEP). Et cela fait 6 ans qu’il est laveur de voitures. " çà va de mieux en mieux. Maintenant il y a de plus en plus de voitures à Ouagadougou donc ça va", confie t-il.

Il a appris le métier dans une station service et quand il a obtenu son permis de conduire poids lourd, il s’est fait engagé comme conducteur de grue avec un entrepreneur, mais entre temps la grue s’est endommagée et le propriétaire ne l’a pas réparée. C’est partant de là que Emmanuel va opter pour l’auto-emploi. Il arrive à prendre soins de son épouse et de son fils avec ses gains.

Il s’étonne même que l’on dise qu’il n y a pas de travail au Burkina. " Il y a du travail mais parfois les jeunes n’aiment pas ce qui est difficile" laisse t-il tomber avant d’illustrer : "Il y a des jeunes qui viennent ici pour travailler avec moi, mais après quelques jours ils abandonnent en disant que c’est difficile" .

Emmanuel Zabré est un exemple entrepreneuriat jeune et la preuve que l’on a pas besoin d’attendre un emploi de l’État pour construire sa vie.