« Perspectives sécuritaires dans la bande Sahélo-Saharienne : quelles stratégies efficientes et transformationnelles ? », c’est autour de cette thématique que devraient plancher les participants (experts, ONG, pouvoirs publics, chercheurs) au colloque international prévu du 5 au 7 septembre prochain à Ouaga.
Cette rencontre de haut niveau est organisée par le Centre d’études stratégiques en défense et sécurité (CESDS), une association créée en septembre 2016 dédiée à la recherche en matière de sécurité et de défense et animée par des personnes venant d’horizons divers (militaires, enseignants, chercheurs, etc.)

Après les conflits internes dus à des processus démocratiques mal négociés au début des années quatre-vingt-dix, le continent noir fait face de depuis quelques années à des groupes terroristes qui sèment la mort et déstabilisent les Etats déjà fragiles. Au niveau régional (G5) comme au plan continental, des efforts ont été consentis pour apporter des solutions aux crises et conflits dans la bande sahélo-saharienne, notamment à travers des initiatives soutenues par la Communauté internationale. Plus que par le passé, les questions de sécurité sont devenues des priorités, obligeant les gouvernements à revoir les arbitrages budgétaires.
Selon ses initiateurs, le colloque de Ouagadougou participe à l’atteinte des objectifs de la « Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel », laquelle est basée sur la bonne gouvernance dans l’ensemble de la région et la mise en place de mécanismes de sécurité nationaux et régionaux capables de faire face aux menaces transfrontières. Le rendez-vous de Ouaga a l’ambition d’ouvrir des perspectives nouvelles pour l’avenir des populations sahéliennes, confrontées à des défis politiques, sécuritaires, alimentaires et sociaux très importants.
A tort ou à raison, la bande sahélo-saharienne, qui occupe environ un tiers de la superficie du continent africain, est perçue comme un espace qui échappe au contrôle des Etats, livrée à des groupes armés non étatiques, des bandes de hors la loi qui se livrent à des activités plus ou moins mafieuses. Dans un tel contexte, comment satisfaire alors les besoins alimentaires et résoudre de manière durable le problème de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté, récurrentes ? Les outils dont disposent les Etats sont-ils adaptés pour assurer la paix et la sécurité, conditions indispensables au développement ?
C’est pour apporter des réponses à ces questions que le CESDS organise le colloque de Ouaga, avec l’ambition de « mettre en synergie les intelligences, tant africaines qu’internationales, pour questionner la problématique sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne », selon la note conceptuelle du colloque.
Le thème central sera décliné en huit (8) sous-thèmes :
• La criminalité transfrontalière dans la bande sahélo-saharienne ;
• Comprendre le terrorisme au Sahel : regards croisés des sciences humaines et sociales ;
• Les manifestations actuelles du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne : idéologies, orientations et modus operandi des groupes criminels ;
• Enjeux et défis du développement socio-économique des Etats de l’espace sahélo-saharien dans un contexte de menaces terroristes ;
• Forces et faiblesses des systèmes sécuritaires étatiques dans la bande sahélo-sahélienne ;
• Stratégies endogènes et extérieures de lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne : Bilan – Perspectives – Cas du G5 Sahel
• Terrorisme et radicalisation dans la bande sahélo-saharienne : pistes de réflexion – moyens d’action – rôles des acteurs étatiques et non étatiques ;
• Sécurité collective en Afrique : vaincre les dynamiques fatalitaires par l’assomption d’Etats stratèges et l’émergence d’une pensée stratégique africaine.

En organisant ce colloque, l’objectif du CESDS piloté par le colonel Denise Auguste Barry est de « formuler des stratégies innovantes à même de lutter efficacement et durablement contre l’insécurité en général et le terrorisme en particulier, dans la bande sahélo-saharienne ».

Au plan pratique, le Colloque sera divisé en deux parties, notamment en plénières et en ateliers. La première plénière mettra en lumière les grandes questions que pose le terrorisme et donnera des orientations générales sur les débats qui se mèneront en ateliers ; la seconde permettra d’exposer les principales conclusions des débats en ateliers et donnera lieu à des échanges approfondis et à la formulation de recommandations.
Quant aux ateliers, ils permettront de traiter les 8 sous-thèmes et d’identifier les principales problématiques et des attentes des différents acteurs ou bénéficiaires de la sécurité, ainsi qu’à formuler des propositions pragmatiques.
Sont attendus à ce rendez-vous, premier du genre dans notre pays, entre autres, Lassina ZERBO, Secrétaire Exécutif de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires (OTICE : Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization, CTBTO) - Vienne en Autriche, Wulson MVOMO ELA, Professeur en Histoire des Relations internationales, en Géopolitique et en Stratégie, Enseignant et Directeur des Recherches à l’Institut des relations Internationales du Cameroun (IRIC), à l’Ecole Internationale Supérieure de Guerre de Yaoundé (ESIG) et à l’Ecole Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES) , Cameroun, Mathurin HOUNGNIKPO, Conseiller en stratégie et Réforme du Secteur de la Sécurité, Ancien titulaire de la chaire Sécurité-Relations civilo-militaires au Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) à Washington, Bénin ;
Claver HIEN, Docteur en Histoire, Maître de recherche en histoire des relations internationales à l’Institut des Sciences des Sociétés/Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (INSS/CNRST), Chef du Département Sciences juridiques, politologie et Administration, Président de la sous-commission Recherche et documentation de la Commission nationale du suivi des contentieux frontaliers entre le Burkina et ses voisins, Burkina ; Mme Adam BA KONARE, Professeur d’Histoire, Mali, Colonel-Major
Honoré L. NOMBRE, Secrétaire Général de la Défense Nationale à la Primature du Burkina Faso, Ancien Vice-président du Conseil National de Transition du Burkina Faso, Enseignant vacataire à l’Institut des Hautes Etudes Internationales (INHEI) de Ouaga, Burkina.

JV ; Kaceto.net