L’affaire fait du bruit dans la communauté burkinabè en France, particulièrement celle vivant à Paris : le consul général, Ousman Nacambo, en fin de mission et qui attend de regagner le pays, est attrait par le chauffeur du consulat devant les Prud’hommes. Il conteste le licenciement qui lui a été notifié par son ex patron et demande réparation

C’est un des dossiers chauds que la nouvelle consul générale du Burkina à Paris, Adiara Koussoubé/Sayaogo trouvera sur son bureau dès sa prise de fonction : la suite de la plainte déposée par le chauffeur du consulat, Alidou Ouédraogo contre Ousman Nacambo pour licenciement sans cause réelle qui lui a été notifié le 15 juin 2017. Il sollicite la condamnation de son ancien employeur au paiement de 1500 euros d’indemnité de requalification du Contrat à durée déterminée (CDD) en contrat à durée indéterminée (CDI), le rappel d’indemnités de sujétion pour la période du 1er mai 2016 au 17 août 2017, 18312 euros pour licenciement sans cause réelle et 3000 euros en intérêts légaux.
Alidou Ouédraogo a été embauché par contrat à durée déterminée pour la période du 12 novembre au 11 décembre 2013 sur la base d’un contrat verbal qui devait prendre effet le 1er janvier 2014 en tant que chauffeur pour le compte du consulat du Burkina à Paris, 112 Rue Vaugirard, 75006 Paris avec un salaire de référence de 1526 euros bruts par mois. Mais le contrat n’a pas été écrit à part une décision du Consul général datée du 12 novembre 2013 indiquant le début du travail sans préciser la durée. Or, en droit français, « le contrat de travail à durée déterminée est établi par écrit et comporte la définition précise de son motif. A défaut, il est réputé conclu pour une durée indéterminée. »
Selon le conseil de Alidou Ouédraogo, il est par conséquent « réputé avoir été embauché pour une durée indéterminée dès le 12 novembre 2013 ». L’intéressé lui-même confie avoir travaillé à des heures non légales, y compris le week-end, sans compensation. « Tout ça, je faisais avec, même si je savais qu’il y avait quelque chose qui n’était pas normal », explique-t-il. Mais ce qu’il n’accepte pas du tout, c’est son licenciement pour un motif qu’il estime non-fondé et libellé comme suit : « départ de M. le Consul Général et nomination d’un nouveau Consul Général arrivant avec son propre chauffeur ». Autrement dit, le contrat qui le lie au consulat et non à la personne du consul ne peut être remis en cause du fait du départ du patron des lieux.
A 51 ans, père de cinq (5) enfants dont trois (3) sont toujours à sa charge, Alidou Ouédraogo totalise une ancienneté de trois (3) ans et sept (7) mois d’ancienneté et estime qu’il est fondé à réclamer le paiement d’une indemnité équivalente à 12 mois de salaire brut.
Contacté par mail par kaceto.net début juillet 2017, le consul admis à la retraite, Ousman Nacambo n’a pas répondu à nos questions. On ne saura donc pas pour l’instant quelle est sa version des faits et comment compte-t-il solder cette affaire pour ne pas la laisser en héritage à son successeur, Adiara Koussoubé/Sayaogo, nommée le 6 avril dernier.

JV ; Kaceto.net