Pierre Cherruau et Philippe Randrianarimana, respectivement ex-rédacteur en chef et ex-rédacteur en chef adjoint de Slate Afrique ont demandé en juin au tribunal de commerce de Paris, la mise en liquidation judiciaire du média.

Cette requête pourrait être motivée par le non-paiement d’indemnités obtenues par les deux hommes devant la justice.

L’information, jusque-là inconnue du grand public, a été révélée par BFM Business. Le tribunal ayant estimé que les éléments fournis par les plaignants « sont insuffisants pour avoir la certitude d’un état de cessation de paiement », a mandaté un expert pour étudier la situation. Les résultats de son enquête devraient être disponibles dans les prochains jours.

Cette demande est le dernier épisode en date d’une longue bataille judiciaire qui oppose Pierre Cherruau et Philippe Randrianarimana à Slate France, la maison mère de Slate Afrique. Les deux hommes avaient été licenciés en 2013, officiellement pour des raisons économiques. Néanmoins, les intéressés avaient décidé de contester leur licenciement auprès du Conseil des prud’hommes pour licenciement "sans cause réelle et sérieuse".

Selon eux, leur licenciement était plutôt lié à leur soutien affiché à Ali Amar, un ancien pigiste marocain de Slate Afrique qui se montrait très critique envers la famille royale de son pays. MM. Cherruau et Randrianarimana s’étaient en effet prononcés contre le licenciement du marocain, renvoyé par Slate France.

Les deux hommes sont déboutés en 2015 par les prud’hommes, mais obtiennent gain de cause en appel. Pierre Cherruau obtient en effet, 45 000 euros de dédommagement alors que Philippe Randrianarimana obtient une compensation de 20 000 euros pour « rupture abusive du contrat de travail ».

Le tribunal de Paris décidera, après les conclusions de l’enquête, de prononcer ou non la cessation des activités de Slate Afrique, qui fournit depuis 2011 de l’actualité quotidienne sur l’Afrique.

Servan Ahougnon/Kaceto.net