Deux ans après l’interruption brutale de la Transition par un coup d’Etat conduit par le Gl Gilbert Diendéré, des organisations de la société civile et d’intellectuels tentent de tirer les enseignement de cette séquence de notre histoire politique

"Quels enseignements tirer de la résistance pour la consolidation de l’état de droit au Burkina Faso ?". C’est sur ce thème qu’une conférence publique a été organisée le le 16 septembre au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), à l’initiative d’organisations de la société civile, et à laquelle ont pris part des membres du gouvernement dont Rémis Fulgance Danjinou, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, et le parrain de la cérémonie, Shériff Sy, ancien président du parlement de la Transition et Haut représentant du président du Faso.

La conférence était animée notamment par Batibié Benao, président de la Commission d’enquête sur l’insurrection et le putsch, le professeur Séni Ouédraogo enseignant chercheur à l’UFR Sciences juridiques et politiques, Boureima Ouédraogo président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP) et directeur de publication du journal Le Reporter.
D’entée de jeu, Shériff Sy a salué la mémoire des victimes tombées sous les balles ce jour tragique du 16 septembres 2015. « C’est grâce à la forte mobilisation du peuple burkinabé que ce coup d’état n’a pas été possible » a t-il ensuite affirmé. Pour lui, la date anniversaire du putsch est un jour très important pour le Burkina Faso, qui oblige de "s’arrêter un instant et tirer des leçons de ce qui s’est passé". Justement, concernant les leçons à tirer, Batibié Benao président de la commission d’enquête sur l’insurrection et le putsch pense que deux ans après, il y a beaucoup d’enseignements à tirer notamment au niveau de l’attitude des résistants. Selon lui, les responsables du putsch ont sous-estimé la force de résistance du peuple burkinabè, et n’ont pas pris en compte cette détermination des Burkinabè à dire non au coup de force. Il n’y pas de doute pour Batibié Benao, "le peuple burkinabé a des convictions ancrées dans la démocratie de telle sorte qu’il a pu se mobiliser comme un seul homme pour faire barrière à ce coup d’état". Avant de souligner qu’il est très important de travailler à inculquer aux Burkinabè des valeurs d’attachement à l’état de droit et à la démocratie, de sorte qu’ils puissent éventuellement faire face à de pareilles situations. Il a noté la nécessité de lutter contre les comportements politiques qui peuvent conduire à ce genre de situation en maintenant une veille citoyenne afin d’éviter que des gens soient pas morts pour rien.

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net