Des représentants de syndicats et d’OSC se sont envoyés hier mardi des piques, lors la restitution d’une étude portant sur leurs rôles dans les transformations sociopolitiques, survenues récemment au Burkina Faso.

Le Burkina Faso a connu beaucoup d’évènements sociopolitiques et économiques ces dernières qui ont entrainé des transformations de la société avec des répercussions sur la gouvernance politique.

Un décryptage de ces évolutions sociopolitiques a été fait hier mardi 03 octobre au cours de la conférence intitulé Dialogue démocratique, organisée périodiquement par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et ses partenaires l’Institut des sciences des sociétés (INSS) du Burkina Faso et l’Université d’UPPSALA en Suède.

En effet, une étude sur les soubresauts sociopolitiques a abouti à la rédaction d’un ouvrage titré ‘’Transformations sociopolitiques burkinabè de 2014 à 2016’’.

Ce livre fait un tour d’horizon des évènements sur cette période et dégage les perspectives anthropologiques des pratiques politiques et de la culture démocratique dans un Burkina nouveau.

Deux des auteurs Pr. Hen Hagberg de l’Université d’UPPSALA et Ludovic Kibora, Maître de recherche à l’INSS ont présenté un aperçu historique des luttes du peuple burkinabè.

Ils sont partis des mouvements syndicaux des étudiants voltaïques en France depuis les années 1950 jusqu’à aux mouvements insurrectionnels (octobre 2014) et anti-coup d’Etat (septembre 2015), avec l’entrée en jeu remarquée des autres OSC à partir de 1998.

Cela a suscité un débat sur la distinction entre syndicats et OSC. Pour le Pr. Augustin Loada qui a fait une analyse de l’ouvrage, la distinction n’est pas perceptible, car selon lui, au lieu de citer nommément les OSC, il faut plutôt définir l’expression société civile comme un mouvement ou une dynamique de la société qui a un rôle de contre-pouvoir. Dans ce cas les syndicats sont des OSC, selon lui.

Antoine Kaboré du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB) lui, trouve une différence entre syndicats et OSC, de par les objectifs, la méthode et la finalité. Il continue en soutenant que l’activité des syndicats est dynamique et constante alors que les OSC en tout cas pour la plupart disparaissent une fois l’objectif atteint, et que du reste elles sont politisées.

Argument battu en brèche par Me Guy Hervé Kam du Balai citoyen, pour qui c’est plutôt les syndicats qui sont politiques car la plupart de leurs points de revendications sont purement politiques. Tout compte fait, les transformations sociopolitiques qu’a connues le Burkina Faso ont été l’œuvre de tous, syndicats et autres OSC, a-t-il poursuivi.

Il s’est agi pour les auteurs de l’ouvrage de chercher à comprendre les évènements qui ont conduit aux transformations sociopolitiques au cours de la période 2014-2016, dont l’insurrection populaire d’octobre 2014, la Transition et le coup d’Etat de septembre 2015. Et ensuite, d’en dégager les perspectives et projections sur l’avenir politique du pays.

Des enquêtes, des études, des inventaires et analyses ont ainsi permis d’aboutir à la rédaction de l’ouvrage. Il revient sur les luttes menées par les organisations de la société civile (syndicats y compris), des luttes par lesquelles ces transformations sociopolitiques ont été possibles.

L’étude a été rendue possible grâce à l’appui de l’ambassade de Suède. Le 1er Conseiller Mats Harsmar soutient que la participation de son pays s’est fait dans le cadre de sa dynamique de promotion de la gouvernance démocratique dans le monde.

« Dans notre coopération, la démocratie est très importante (…) Nous soutenons les droits de l’Homme, l’égalité homme-femme, et les libertés d’agir dans la société. Nous avons aussi voulu avoir un approfondissement de notre propre analyse (…) et mieux voir les choses pour l’avenir », a ajouté M. Harsmar.

Les perspectives selon M. Hagberg, c’est de poursuivre les études sur d’autres champs comme la politique et la sécurité qui sont actuellement des questions préoccupantes.

Agence d’information du Burkina