Plan communal de développement, exécution du projet HIMO, présentation du budget primitif 2018, préparation de la journée internationale de la femme, lutte contre l’excision, fonctionnement de la démocratie locale, etc., sont entre autres, sujets qui étaient au menu de la 3ème session du conseil municipal de la commune de Ziniaré les 13 et 14 octobre

Les 13 et 14 octobre, le conseil municipal de la commune de Ziniaré dans la province d’Oubritenga était réuni en session ordinaire, troisième du genre, pour examiner des sujets inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit notamment de l’amendement et l’adoption du procès verbal (PV) de la 2ème session ordinaire, l’examen du bilan de mise en œuvre du budget 2017 et la présentation et discussion du budget primitif 2018.
La première journée a été consacrée à la validation du PV et la proposition du budget 2018 à l’ensemble des conseillers. Les débats ont parfois été houleux, particulièrement sur le montant du budget consacré à la célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mars 2018, jugé très élevé pour certains, celui affecté au sport ainsi que celui consacré aux engins de la mairie. Le maire et les conseillers qui composent l’équipe municipale sont appelés, sur un ton vif, à apporter plus d’éclairage, sur ces points qui préoccupent plus d’un. Ils ’exécutent et donnent des détails sur ces choix budgétaires. Comme lors des précédentes sessions, tout finit par rentrer dans l’ordre. Place maintenant au débat et à l’adoption du budget primitif 2018. Sur ce sujet, une très large majorité a adopté à main levée le budget, seulement 3 conseillers sur 117 se sont abstenus.

Le deuxième point de la journée a porté sur l’amendement de la 2ème session du conseil municipal, chose que les conseillers ont approuvée par des applaudissements.
Au sortir de la 1ère journée, le maire de la commune de Ziniare Pascal Compaoré, s’est très heureux de la manière dont les choses se sont déroulées, avec les nombreuses questions qui ont été posées, preuve qu’il y a une vitalité démocratique au sein du conseil municipal. « C’est un sentiment de joie qui m’anime, car il faut dire que cette première journée s’est bien passée en termes de participation de la part des conseillers, de contribution d’idées, de contrôle de ce que nous avons instauré dans le budget de 2018 », déclare-t-il. Pour lui, le budget primitif de l’année 2018 s’inscrit dans le Plan communal de développement (PCD) 2017-2021, et se sont les actions que la mairie a proposées qui ont été adoptées.
La deuxième journée quant à elle a été marquée par des communications sur divers thèmes dont la stratégie de lutte contre l’excision dans la commune, la mise en œuvre du projet Haute intensité de main d’oeuvre (HIMO) et l’examen des délibérations prises.

C’est l’équipe du Centre national de lutte contre l’excision qui est face aux conseillers et aux maires. Rasmata Ouédraogo, l’une des membres de l’équipe est est chargée de communiquer sur le sujet. Pour illustrer les risques auxquels on expose les filles en les excisant, c’est une diapo qui est présentée à l’assemblée avec des images choquantes. Horrifiés, certains conseillers ont préféré quitter la salle des fêtes où se tenait la session. « Nous avons vu les conséquences que peuvent engendrer l’excision (hémorragie, complications lors des grossesses ; infertilité de la femme ; mort lors de l’accouchement) chose que beaucoup n’ont pas supportée », confie Youlsicré Cyrille, chef de prévention et d’accompagnement des victimes de l’excision. Selon lui, l’Oubritenga serait l’une des provinces où le taux de prévalence est le plus élevé en matière d’excision. Il cite une étude faite en 2004 qui avait montré que 88% des femmes de la commune avaient été excisées, un taux qu’il qualifie de
« très élevé ». Récemment, rappelle t-il, en septembre dernier, il y a eu des cas d’excision dans un village de la commune, et au total 07 filles avaient été excisées. "Au regard des interventions et des réactions des conseillers, nous repartons satisfaits car on peut dire que le message est vraiment passé ; ils ont dit de façon très claire qu’ils étaient contre cette pratique », poursuit Youlsikré Cyrille.
Quant à la communication sur le projet HIMO, le maire Pascal Compaoré dit avoir fait appel à une équipe en raison de la qualité et la pertinence du travail fait. la main sur le cœur, il informe les conseillers que la mairie n’a pas main basse sur les activités de l’entreprise comme certains le croient.
Pascal Compaoré et Soumaïla Sakandé, coordonnateur du projet HIMO tirent un bilan satisfaisant du travail effectué. Tous lacent un appel jeunes de la commune pour qu’ils s’appliquent dans le travail afin d’assurer à a commune un développement durable. « Seul le travail paye », a dit le maire.

L’un des points qui a fait également l’objet de discussion lors de cette deuxième journée, est la lettre envoyée par les conseillers municipaux membres de la coalition MPP ; AJIR et la NAFA dans laquelle, ils font part de leur mécontentement à l’égard du maire de la commune de Ziniaré. Ils pointent du doigt « la mauvaise organisation des activités du conseil, la mauvaise gestion financière et le traitement discriminatoire appliqué aux conseillers ». Ils critiquent également le maire d’avoir constitué l’organe exécutif local depuis 2016 exclusivement que de conseillers du CDP. Les membres de cette coalition se disent très inquiets du développement de la commune quant à cet agissement. Ils appellent au maire à plus de considération à l’égard des autres conseillers. Le maire écoute et encaisse. Puis prend notre des récriminations formulées contre lui et s’engage à y remédier afin qu’il n’y ait plus de discrimination dénoncé par les conseillers.
A la fin de la 2ème journée, le maire fait le bilan des travaux : « Nous sommes très satisfaits de la façon dont ce conseil s’est déroulé avec la participation effective de tous les conseillers. Cela montre à quel point ceux-ci s’impliquent dans les décisions pour le bon fonctionnement de la commune, une chose qui est à saluer. Plusieurs reproches ont été faits à la mairie, et je pense que c’est de notre devoir de régler tous ces problèmes pour le bien-être de la commune et son bon fonctionnement », conclut-il.

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net