Des centaines de personnes ont marché à Ouagadougou pour marquer le trentième anniversaire de la mort du capitaine Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987 avec 12 autres compagnons d’infortune et réclamer justice pour eux, a constaté l’AIB, dimanche matin, dans la capitale Burkinabè.

Débuté à 9 heures (Locales et gmt), la marche a pris fin aux environs de 11 heures par la remise d’un mémorandum à la justice militaire de Ouagadougou.

La marche qui s’est effectuée sur une distance d’environ deux kilomètres, a été ponctuée par un arrêt à l’ambassade de France à Ouagadougou où un mémorandum a été également remis.

L’initiative de la manifestation est du Comité international mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) qui a voulu ainsi, se faire entendre à cette occasion.

« La marche de ce matin, ponctuée de remises de mémorandums s’inscrit dans le cadre de nos activités pour marquer les 30 ans de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara », a affirmé le Colonel major à la retraite, Bernard Sanou, président du CIM-TS, à l’issue de la marche.

Selon lui, la manifestation avait pour objectif de demander à la France d’aider à faciliter la démarche pour aboutir à la vérité et encourager la justice militaire burkinabè qui détient le dossier judiciaire depuis quelques mois.

Dans le mémorandum intitulé : « Dossier judiciaire Sankara et compagnons : Non à 30 ans d’impunité et d’injustice » dont l’AIB a reçu copie, le CIM-TS recommande la levée du secret défense par l’Etat français concernant le dossier du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons.

Le Comité demande également l’ouverture d’une enquête judiciaire dans l’affaire Sankara pour « situer les responsabilités de la partie française dans cet assassinat planifié ».

Les autres recommandations concernent, d’une part, l’accès à toutes les archives (audio-visuelles, documents classés secrets, etc.) portant sur Thomas Sankara et d’autre part, des réparations pour les familles déjà durement explorées.

Le capitaine Thomas Sankara, président du Faso (1983-1987) a été assassiné le 15 octobre 1987, avec 12 autres personnes, lors du coup d’Etat qui a propulsé Blaise Compaoré au pouvoir.

Durant les 27 ans de règne du président Compaoré, le dossier judiciaire n’a pas évolué. Il a fallu sa chute, en fin octobre 2014, pour relancer le dossier durant la Transition en 2015.

Deux mandats d’arrêts internationaux sont lancés contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando qui font l’objet d’une procédure d’extradition depuis mars 2016.

Agence d’information du Burkina