Déclaration du parti Les Républicains LR sur la détention des membres du cadre d’expression démocratique (CED)

Le lundi 23 octobre 2017, Monsieur Pascal ZAÏDA et trois autres personnes ont été déférés à la Maison d’arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) pour les chefs d’inculpation de manifestation sans autorisation, trouble à l’ordre public, incitation à la violence et rébellion.

Ce mandat de dépôt sanctionne la tentative de ces personnes de répondre à un mot d’ordre du Mouvement Populaire des Jeunes (MPJ), membre du CED (Cadre d’expression Démocratique) dont Pascal ZAÏDA est le coordonnateur, de tenir un meeting au Rond-Point des Nations-Unies ce jour.

LES REPUBLICAINS (LR) dénoncent l’arrestation et la détention de Monsieur ZAIDA et de ses compagnons, parce que la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique est garantie par la Constitution. En interdisant à deux reprises le MPJ d’organiser sa manifestation pour des motifs fallacieux pendant que d’autres organisations se déployaient allègrement sur les espaces publics de leur choix sans aucun formalisme, l’Administration communale a montré sa partialité et a inutilement braqué les esprits partisans contre les organisateurs du meeting.

Ensuite, la réaction des forces de l’ordre contre les manifestants était disproportionnée. En effet, dans tous les pays du monde, il peut arriver que des citoyens outrepassent les interdictions de manifester sur la voie publique. Mais dans un Etat de droit, les forces de l’ordre se limitent à neutraliser les récalcitrants et à les libérer après vérification de leurs identités lorsque les esprits se calment. L’on comprend donc difficilement les bastonnades administrées à certains compagnons de Monsieur ZAÏDA alors même qu’ils n’avaient opposé aucune résistance à leur arrestation.

Enfin, le déferrement de Monsieur ZAIDA et de ses compagnons à la MACO est surprenant parce qu’il ne répond à aucune logique au regard du traitement réservé à d’autres personnes dans une situation similaire. Or, dans le contexte sociopolitique de notre pays, la recherche de la cohésion sociale recommandait de ne pas créer des tensions inutiles. En tout état de cause, il n’y a pas de place pour la pensée unique en démocratie et l’on ne peut pas confisquer les libertés garanties par la Constitution et prétendre construire un Etat de droit.

Le Burkina Faso appartient à tous les burkinabè. Il est donc illusoire pour le pouvoir de prétendre étouffer toute velléité de manifestation en sévissant contre les organisations qui ont le courage de relever les insuffisances de sa gouvernance. Monsieur ZAIDA et ses compagnons sont des prisonniers d’opinion et cela est inacceptable.

Aussi, LES REPUBLICAINS (LR) exigent la libération de Monsieur Pascal ZAÏDA et de ses compagnons et la sanction des agents qui leur ont asséné des coups de matraque au moment de leur arrestation.

Condamnent le détournement de l’appareil d’Etat dans le but d’entraver la jouissance des libertés publiques des citoyens.

S’engagent aux côtés de toute organisation politique ou de la société civile en situation régulière dans l’exercice de ses droits civiques.

LIBERTE-EGALITE-JUSTICE.

Fait à Ouagadougou, le 25 octobre 2017

P/LE PRESIDENT,

Le Secrétaire National chargé de

l’Administration et de la Communication

Karfa SORA