Comment diffuser au maximum les informations sur la santé sexuelle de la reproduction et les droit à l’avortement dans notre pays ? Les journalistes sont mis à contribution

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet plaidoyer en faveur de la santé sexuelle et de la reproduction (SR/PF) , l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement (AJC/PD), avec l’appui financier de la fédération américaine de planification familiale, a organisé les 26, 27 et 28 octobre à Ouagadougou, un atelier de formation au profit des communicateurs. L’objectif étant d’amener les hommes de médias à mieux traiter les questions liées à la SR/PF sans jugement de valeur, et à mieux connaitre les engagements et les textes adoptés par notre pays en matière de santé de la reproduction.
Présenter aux participants l’ampleur de la situation des avortements à risque au Burkina, faire connaitre les dispositions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les lois nationales et internationales en rapport avec l’avortement, clarifier des valeurs pour un meilleur accès des femmes aux droits sexuels et reproductifs, y compris les soins après avortement, discuter des actions à entreprendre pour accroître l’accès et la qualité des services, et enfin obtenir l’engagement des participants à promouvoir la santé sexuelle et reproductive dans les organes de presse à travers des productions médiatiques, voici, entre autres, les objectifs poursuivis par cet atelier.
De nombreux journalistes et communicateurs venus de plusieurs régions du Burkina y ont pris pris part.
La première journée a porté sur la situation de la SR/PF au Burkina, et c’est le Dr Ouattara qui s’en est chargé. Il définit la SR/PF comme étant « le bien-être général, tant physique que mental et social de la personne humaine, l’absence de maladies ou d’infirmité se rapportant à l’appareil génital ". Il a révélé que le " le Burkina Faso est l’un des pays où la mortalité maternelle est très élevée, 307 décès maternels pour 100000 naissances". De même, selon une étude faite par l’Institut supérieur des sciences de la population de l’université de Ouagadougou en partenariat avec Guttmacher institute, publiée en 2014, le BF enregistre en moyenne 105000 avortement par an !
Les deuxièmes et troisièmes journées, Awa Yanogo, juriste de formation et coordonnatrice de projet SRS a communiqué sur les textes qui encadrent l’avortement dans notre pays. On apprend ainsi que l’avortement est interdit et passible d’une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 600000 à 1 million de F CFA. Il est ressorti également de cette communication qu’il est formellement interdit de faire la promotion de l’avortement ou de vendre des produits abortifs au Burkina.
Cependant, l’avortement est toléré dans certains cas notamment, « le viol, l’inceste et dans le cas où la santé de la mère serait en danger ».
A l’expérience, Awa Yanogo estime que les textes sur l’avortement sont trop sévères. Selon elle, chacun devrait être libre quant au choix d’avorter ou ne pas avorter, ce qui évitera les risques de mortalité maternelle. « En interdisant l’avortement dans les hôpitaux, les jeunes se tournent vers des personnes qui n’ont aucune qualification médicale, qui pratiquent l’avortement clandestin, ce qui n’est pas sans causer des risques », regrette t-elle
A la fin de la formation, le coordonnateur du projet, Boureima Sanga s’est dit très satisfait de son déroulement. « On a vu des journées remplies de travaux avec des communicateurs qui ont été vraiment à la hauteur. C’est très bénéfique pour les participants », conclut-il.

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net