Les groupes d’auto-défense Koglwéogos continuent de défrayer la chronique. A Zabré, dans le Centre-Sud, ils se sont affrontés aux gendarmes la semaine dernière suite à une plainte déposée contre eux. Une situation jugée préoccupante par la Ligue islamique pour la paix au Faso, au point qu’elle s’y est rendue pour mener une médiation

Samedi 18 novembre dernier, la Ligue islamique pour la paix au Faso, avec à sa tête, le Cheik Mocktar Ouédraogo s’est rendue dans le département de Zabré, dans la région du centre-Est. Quelques jours plus tôt, cette commune a avait été le théâtre d’une confrontation entre les groupes d’auto défense Koglwéogos de certains villages de Zabré, dont Yorko,Sambargou, Gassoukou et Bèka, et les gendarmes de la localité.
Composée d’une quinzaine de personnes pour la plupart de chefs coutumiers, d’imams et de fervents musulmans, la délégation est allée tenter d’apaiser la situation en jouant la médiation entre les deux parties.
Dès son arrivée, la Ligue islamique pour la paix au Faso s’est entretenue avec l’Imam de la localité, Aladji Issa Guira pour lui faire part l’objet de sa présence à Zabré. Ce dernier a alors fait appeler les Koglwéogos de la commune. « Nous ne sommes pas venus pour dire qui a raison ou a tort. Nous sommes venus pour demander aux deux camps de faire pardon », a lancé le Cheik Mocktar Ouédraogo avant de demander la cause du conflit.

A écouter les explications de Ousmane Simporé, vice-président des Koglwéogos de Zabré, tout serait parti d’un conflit opposant un Peulh de la localité aux groupes d’auto-défenses des villages cités plus haut. « Les Koglwéogos retenaient ce dernier dans leurs locaux et lui avaient fait endurer toutes sortes de tortures, une séance qui a été filmée et publiée sur les réseaux sociaux. Quand ce dernier fut ensuite relâché, il est allé à la justice pour déposer une plainte contre ses tortionnaires. C’est suite à cette plainte que la gendarmerie a été saisie par la justice pour remettre une convocation aux Koglwéogos. Refusant de réceptionner la convocation encore d’y répondre, ces derniers ont commencé à s’en prendre aux gendarmes et c’est lors de cette bagarre qu’un gendarme a reçu une balle dans la jambe », raconte Ousmane Simporé.
Pour le vice-président des Koglwéogos, la visite du cheik Mocktar lui va doit au cœur et cela témoigne de sa volonté de régler ce conflit qui n’honore pas lui et ses camarades. Il rassure le cheik Mocktar quant et son équipe de sa détermination à régler ce conflit dans les jours à venir.
Après cette rencontre avec les forces d’auto-défenses, Cheik Mocktar Ouédraogo et sa délégation sont allés à la brigade territoriale pour s’entretenir avec le chef de brigade de la gendarmerie afin que plus jamais, un tel drame ne se reproduise.
A la fin des discussions qu’il a eues avec les deux parties, Cheik Mocktar se dit satisfait : « L’essentiel, c’est que ces deux camps acceptent le pardon et continuent de travailler ensemble pour l’objectif commun, celui de préserver la paix à travers leurs actions. Je crois que chacun des deux camps à compris le message. Par contre, ce qui a été dit sur l’origine du conflit, dès que nous serons à Ouagadougou, nous allons nous concerter afin de voir quelles solutions définitives, nous pouvons apporter à ce problème », a t-il déclaré.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net