11 décembre 1960-11 décembre 2017 : 57 ans que les Voltaïques, puis les Burkinabè ont acquis leur indépendance politiques. Mais les défis de l’indépendance économique et culturelle restent encore à relever

La fête a été belle. Les activités prévues dans le cadre des festivités du 11 décembre qui se sont déroulées tout le week-end dernier à Gaoua ont été un succès. Pas d’incidents à signaler, sauf la déception qui se lisait sur le visage de ceux qui étaient venus dans l’espoir de faire des affaires à travers la foire.
Le clou des festivités a été bien évidement le défilé civile et militaire, exécuté sous le regard admiratif de milliers de Gaoulais et de l’exécutif au grand complet. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, arrivé dans la cité du Banfuji samedi, le premier ministre Paul Kaba Thiéba, les autorités administratives, coutumières et le corps diplomatique accrédité dans notre pays ont rehaussé de leur présence l’éclat de la manifestation.
57 ans d’indépendance, ça se fête, pour dire merci à ceux qui se sont battus contre la domination coloniale pour arracher la liberté et donner aux Voltaïques, puis aux Burkinabè le droit de décider eux-mêmes de leur destin.
L’indépendance politique est maintenant un acquis, pas éternelle car il faut la défendre, mais pour les générations actuelles et futures, le défi reste encore l’indépendance économique, la bataille du savoir et la production à grande échelle pour assurer à chaque Burkinabè une alimentation suffisante et de qualité.
« 57 ans maintenant que le pays des hommes intègres est indépendant, quoi de plus logique que de se réjouir » disait autrefois un penseur burkinabè.
Une foule a pris d’assaut l’avenue où devait se tenir la parade. Des plus petits au plus grands, des plus jeunes au moins jeunes, tous ont défilé, dans une fierté retrouvée, dans leur tenue des meilleurs jours. Beaucoup portaient le Faso dan Fani, cette tenue qui nous tient tant à cœur et qui était déjà l’honneur dès la proclamation de l’indépendance en 1960. « A cette époque déjà, nous portions la cotonnade et les femmes le Gang La peelga et le luili pendé », se souvient un ancien.
Les forces de sécurité et de défense ont fait le boulot, pas seulement d’avoir présenté un spectacle haut en couleurs, mais surtout d’avoir veillé au grain, pour que l’évènement se passe dans de meilleures conditions. Détecteurs de métaux, contrôle plus minutieux, tout a été passé au peigne fin, avant l’arrivée des officiels à partir de 8 heures. Ceux qui étaient distraits ont dû rater l’arrivée du président Kaboré, sous le coup de neuf, aucune annonce n’ayant été faite, à la surprise du public. Une entrée donc, sans tambours battants qui a suscité pas mal de commentaires des confrères.

A l’invitation du Maitre de cérémonie, toute l’assistance s’est mise debout, droit comme un i pour entonner le Ditanyè, l’hymne de la victoire. Après quoi, une minute de silence a été observée en mémoire de nos compatriotes décédés, parfois en défendant la patrie contre les forces obscures qui veulent imposer leurs lois et autres mœurs totalement contraires aux valeurs qui fondent le vivre commun burkinabè.
La fanfare peut à présent démarrer ouvrant le bal du défilé avec en tête de cortège, les élèves des collèges et lycées, ainsi que les centres de formation professionnels, tous habillés en Faso dan Fani. Représentants des différentes régions, des ministères, des entreprises qui profitent de cette tribune pour faire la promotion de leurs produits ou services, puis bien entendu les militaires avec des corps spécialisés dont la cadence des pas en a impressionné plus d’un, bref, le spectacle était beau à voir et les spectateurs n’ont pas manqué de le faire savoir.
Aux environs de 12h30, fin du défilé, passé trop vite au goût de certain. Le président Kaboré, prend la parole pour un bref discours dans lequel il félicite tous ceux qui ont œuvré pour la réussite des festivités.
Le flambeau a été transmis au gouverneur de la région du Centre-sud, chef-lieu Manga, la ville du natale du ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, qui accueillera les festivités du 11 décembre 2018.
Il faut espérer que les fils et filles de la région puissent, à l’ialge de ceux du Sud-Ouest, relever dans la cohésion, le défi de l’organisation.
Selon l’AIB, l’arrivée du flambeau n’a pas du goût de tout le monde. Certains se sont opposés à la venue du flambeau du 11 décembre en érigeant des barricades à l’entrée de Pô. Ils exigent une meilleure répartition entre les trois provinces du Centre-sud, des infrastructures à réaliser dans le cadre du 11 décembre 2018.
Ils viennent ainsi de lancer le premier chantier à exécuter : la cohésion des filles et fils de la région.

Frédéric Tianhoun avec Georges Diao
Kaceto.net