Pour ce qu’il a été, les valeurs humanistes qu’il a incarné, son dévouement au développement du Burkina, en particulier à la promotion du monde paysan, la mairie de Ouaga immortalise Norbert Zongo de Daguilma en baptisant une rue de son nom

« Je déclare ce qui suit : la rue précédemment identifiée par le numéro 9.09, sise dans l’arrondissement N°2, débutant au nord par la rue Sigué Fatoumata Traoré et finissant au sud par la rue Pulumd Taa Rare, portera désormais le nom RUE Norbert Zongo de Daguilma ».
Pour l’ensemble de son œuvre, son dévouement à la cause commune, en particulier en faveur du monde rural, au développement du quartier Kolog-Naba, le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Béouindé a inauguré samedi 16 décembre la rue qui porte désormais le nom de Norbert Zongo de Daguilma, mort le 9 décembre 2002 dans les environs de l’école de police à Ouaga.
La cérémonie s’est déroulée en présence de sa veuve, ses enfants, d’habitants du quartier, d’amis et de parents venus de Daguilma, un village de la commune de Loumbila, dans la province d’Oubritenga, d’où la précision « de Daguilma », un Zongo pouvant en cacher un autre.
Les nombreux témoignages de ceux qui l’ont connu et fréquenté décrivent un homme cultivé, maniant impeccablement le français et le mooré, travailleur infatigable, totalement dévoué à la formation et la promotion du monde paysan.

Né le 31 décembre 1943 à Daguilma, Norbert Zongo est passé par le petit séminaire de Pabré, l’école normale supérieure de Toussiana où il a obtenu un certificat d’aptitude pédagogique, Hasparen en France où il a décroché un certificat d’aptitude aux fonctions d’enseignant, puis à l’université de Ouaga d’où il sortira avec une maitrise de sociologie sur le thème : « Quelle formation pour une autopromotion rurale : le cas de la zone pilote de Boussou dans le Yatenga ».
Nobert Zongo de Daguilma a consacré sa vie et sa carrière professionnelle au monde paysan : formateur des adultes ruraux à l’Institut africain pour le développement économique et social (INADES), notamment dans les techniques de collecte, de traitement et de conditionnement des noix et amendes de karité, responsable d’évaluation du projet « Opération barrages » du diocèse de San au Mali, il avait aussi été chef de projet dans la réalisation de forages dans le Nahouri et à Yako.
Ancien directeur de l’INADES Formation, Dé Honoré Millogo décrit celui que la mairie vient d’honorer comme un homme « infatigable, jamais malade, qui a travaillé avec ses collègues à l’évolution institutionnelle de cette institution en la faisant passer de bureau établissement dépendant de INADES Formation Togo en bureau établissement Burkina, puis en Association INADES Formation Burkina », jouissant ainsi d’une autonomie d’orientation pédagogique et de gestion. Sous son impulsion, des paysans ont pu suivre des cours dans leurs langues et créé des journaux, « Venegda pour les moréphones, Hakilifalen pour la zone julaphone et Oodre Sahel pour les fulaphones) entièrement gérés par les associations de producteurs ruraux.

Collègue au Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) entre 1998 et 2000, notre confrère André Eugène Ilboudo, se souvient d’un homme jovial, jamais en manque d’histoires drôles, capable de « faire rire même les personnes les plus crispées », celui avec qui « il n’y avait pas de place pour la tristesse ». Mais aussi un cadre consciencieux, exigeant, qui « a incarné la sagesse et la réflexion pour des réformes justes et nécessaires », bref, un « homme dont la mémoire ne s’efface jamais tant son œuvre est immortel ».
Au nom de la famille, son fils Evariste Zongo a remercié la mairie d’avoir baptisé une rue de la capitale burkinabè du nom de leur père, lui rendant ainsi hommage pour ce qu’il a été et a fait pour le développement de son pays et son quartier, Kolog-Naba.

JV ; Kaceto.net