Je vous présente aujourd’hui les résultats de l’analyse que j’ai faite de l’évolution de l’e-popularité de quinze (15) marques de smartphones sur le Web francophone durant la décennie 2008-2017. Ces résultats ne sont pas sans lien avec le comportement des marques concernées sur le marché réel. Mais je vous laisse le soin d’approfondir cette assertion.

Pour les besoins de l’analyse, j’ai d’abord constitué dix corpus (correspondant aux dix ans de la période visée) significatifs et pertinents de titres de publications francophones en ligne centrés sur la thématique des smartphones de façon générale. Ensuite, j’ai calculé le taux d’occurrence des différentes marques de smartphones citées dans ces corpus de titres.
Par souci de clarté, j’ai choisi de vous présenter les résultats sous forme de trois graphiques simples à lire : le premier graphique concerne trois marques de smartphone dont les taux d’occurrence sur l’ensemble de la décennie 2008-2017 sont les plus hauts. Ce sont les marques « Samsung » (Nord-Coréenne), « Iphone » (Américaine » et « Nokia » (Finlandaise). Le deuxième graphique concerne six marques de smartphones dont les taux d’occurrence sur l’ensemble de la décennie 2008-2017 peuvent être considérés comme moyens. Ce sont les marques « LG » (Nord-Coréenne), « HTC » (Taïwanaise), « Sony » (Japonaise), « Wiko » (Française), « Huawei » (Chinoise) et BlackBerry (Canadienne). Le troisième graphique concerne également six marques de smartphones dont les taux d’occurrence sur l’ensemble de la décennie 2008-2017 peuvent être considérés comme les plus bas. Ce sont les marques « Motorola » (Chinoise), « Archos » (Française), « Asus » (Taïwanaise), « Doro » (Suédoise), « Honor » (Chinoise) et « Lenovo » (Chinoise).
Graphique – 1er Rang : Samsung, Iphone, Nokia

Quelques observations : Des trois marques, c’est la marque « Samsung » qui gagne incontestablement le match de l’e-popularité dans les titres de publications francophones en ligne sur la décennie 2008-2017. Par ailleurs, on peut remarquer que sur les trois dernières années, elle a progressé au point d’enrayer sa baisse de forme des années précédentes. La marque « Iphone », après avoir connu une progression significative d’e-popularité dans les titres (2008-2010), a dû concéder une glissade non moins significative (2011-2013) avant de se stabiliser sur les quatre dernières années (2014-2017). Enfin, entre 2008 et 2012, la marque « Nokia » a encaissé une longue et lourde chute d’e-popularité dans les titres francophones en ligne avant de se stabiliser à un niveau très bas. Il faut savoir que dans la réalité économique la marque « Nokia », après plusieurs années difficiles, a d’abord été cédée à Microsoft Mobile en 2013 avant de finir en 2016 chez HMD, une jeune société finlandaise qui a repris en main la marque et tente de lui redonner des couleurs sur le marché très disputé des smartphones.
Graphique – 2ème Rang : LG, HTC, Sony, Wiko, Huawei et BlackBerry.

Quelques observations : ce graphique met en évidence deux groupes de marques aux « comportements » strictement opposés (on pourrait parler de corrélation négative). Le premier est un groupe de quatre marques qui partent en 2008 d’un haut niveau d’e-popularité dans les titres de publications francophones en ligne et qui, par la suite, chutent et finissent très bas en 2017 : il s’agit de la japonaise « Sony », de la nord-coréenne « LG », de la taïwanaise « HTC » et de la canadienne « BlackBerry ». Arrêtons-nous un instant. Pourquoi BlackBerry et HTC qui étaient très bien parties pour s’imposer sur le marché des smartphones ont si violemment chuté ? Réponses laconiques mais justes : pour le premier, la faute à la percée fulgurante du système d’exploitation Android (BlackBerry avait son propre OS, « BlackBerry OS ») et à la bonne tenue de l’Iphone sous OS d’Apple, géant naissant à l’époque. Quant à HTC, précurseur du smartphone, bien qu’ayant su très tôt nouer des alliances avec Microsoft et Google (Android), bien qu’ayant été en 2011 pressenti pour devenir le numéro 1 du marché mondial de smartphones, n’aura pas su trouver le talisman de la force de vente. La marque sera ainsi laminée par le duopole incarné par la nord-coréenne (Samsung) et la californienne (Iphone).
Le deuxième groupe composé de la marque française « Wiko » et de la marque chinoise « Huawei » présente tous les attributs de l’émergence (le premier groupe étant, on l’aura compris, un groupe déclinant) : en effet, partie de très bas, ces deux marques ont progressivement gagné en e-popularité et suscitent aujourd’hui un plus grand intérêt.
Graphique – 3ème Rang : Motorola, Archos, Asus, Doro, Honor et Lenovo

Quelques observations : d’abord le cas de la marque « Motorola » mérite une petite explication. « Motorola Mobility », pourtant à l’origine du premier téléphone mobile a connu une longue descente aux enfers. En 2014, la marque sera rachetée par la chinoise « Lenovo ». Mais la transition vers la marque « Lenovo » ne réussira pas à faire disparaître le nom de marque « Motorola ». En effet, de nombreux revendeurs, organes de presse et autres continuaient à utiliser le nom de marque « Motorola » bien mieux identifié que celui de « Lenovo » dans de nombreux secteurs. En juin 2017, le constructeur chinois se résout à commercialiser tous ses téléphones comme des mobiles « Motorola » et non plus comme des « Lenovo Moto ».
Autres observations sur ce troisième groupe de marques : Les marques « Archos » (française) et « Doro » (Suédoise), plutôt discrètes dans les titres de publications francophones en ligne entre 2008 et 2013, enregistreront par la suite une nette percée jusqu’en 2016 avant de connaitre une baisse de forme en 2017. A la différence des marques « Honor » (chinoise) et « Asus » (taïwanaise) qui, elles, semblent maintenir leur rythme d’émergence en 2017.