Il y a 52 ans jour pour jour, que la première république de Haute Volta, aujourd’hui Burkina tombait, emportée par un soulèvement populaire sous la houlette des syndicats. Pour célébrer cet anniversaire, l’Union d’action syndicale (UAS) a organisé un panel à la bourse de travail, lieu historique de rassemblement des structures syndicales, occasion de rappeler leur rôle dans la construction de la nation

L’UAS invite l’opinion à tirer trois leçons essentielles de ces 52 ans d’anniversaire de la chute du président Maurice Yaméogo : l’éveil des consciences qui a montré à l’époque que les organisations syndicales sont préoccupées par la gestion du pays et qu’elles sont très sensibles à la gabegie ; la préoccupation syndicale quant à la gestion des finances publiques ; enfin, la force que représente l’union des partis politiques et des syndicats pour contrer les dérives du pouvoir.
Le président du mois de l’UAS, et secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs burkinabè (CNTB), Augustin Blaise Hien, a expliqué que la principale cause qui a provoqué la chute de Maurice Yaméogo en janvier 1966 et qui pourrait se reproduire aujourd’hui est l’absence d’écoute des préoccupations des populations.
A l’époque, dit-il, les travailleurs croupissaient sous le poids des difficultés et malgré cela, le président voulait réduire leur pouvoir d’achat, les empêcher de s’exprimer puisqu’ils ont été "dispersés avec des gaz lacrymogènes ici même à la bourse de travail". Pour lui, les derniers événements survenus dans notre pays rappellent ce qui s’est donc passé, c’est à dire, le manque d’écoute de la part du gouvernement qui fait dans "le dilatoire en disant que les organisations syndicales sont affiliées à des partis politiques". Augustin Blaise Hien a invité le pouvoir en place à suivre l’exemple de Sangoulé Lamizana qui a succédé au président Maurice Yaméogo.

« Après janvier 1966, le président Lamizana a mis une commission en place pour réfléchir sur les différents problèmes afin de trouver des solutions pour remettre le pays sur ses pieds, et c’était un responsable d’organisation syndicale qui avait présidé cette commission » a t-il rappelé. Résultat, « les travailleurs ont fait des sacrifices en renonçant à un douzième salaire pour permettre à notre pays de pouvoir émerger. Pourquoi aujourd’hui on ne peut pas faire cela ? », se demande- t-il, avant d’insister : " A chaque fois qu’il y a des problèmes, il faut que nous soyons informés et que nous puissions trouver des solutions au lieu de vouloir régler les problèmes secteur par secteur ". Ironisant sur cette façon de faire, le SG/CNTB a déclaré : " Si le gouvernement pense que ça ira comme ça, qu’il continue. En tout cas, j’incite les travailleurs des autres secteurs à sortir exposer leurs problèmes ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net