C’est aujourd’hui que débute la grève de 72 heures décrétée par la coordination nationale des syndicats de l’éducation, un regroupement d’un quinzaine de syndicats du secteur de l’éducation nationale. Tout porte à croire qu’il y aura du monde dans les rues du Burkina, particulièrement dans les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Hier, les enseignants du primaire et du secondaire ont largement respecté le mot d’ordre de leurs syndicats en organisant des sit-in, une sorte d’échauffement avant le rendez-vous de demain 10 janvier, jour de la manifestation. Ils entendent obtenir la satisfaction de leur plateforme déclinée en 22 points, allant de la construction et l’équipement d’infrastructures éducatives adéquates à la correction des incohérences et des iniquités dans l’application de la loi 081, en passant par la prise en charge effective des maladies et accidents professionnels, l’amélioration de l’indemnité spéciale pour le personnel de l’éducation, etc.
Début décembre, le gouvernement avait transmis ses réponses, mais la CNE a estimé qu’elles étaient largement en-deçà des attentes des travailleurs (http://kaceto.net/spip.php?article4208).
Selon une source ministérielle, les négociations achoppent particulièrement sur trois points : l’indemnité de logement, l’indemnité spéciale et le trousseau. Le gouvernement a donc été privé de revoir sa copie. Après une rencontre vendredi dernier, une autre est prévue aujourd’hui dans la salle de conférence du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) entre les deux parties. Tout en continuant les discussions, la CNE met aussi la pression en maintenant l’appel à la grève de 72 heures, une stratégie qui a toujours été utilisée dans les bras de fer entre acteurs sociaux et les gouvernements, preuve d’un manque de culture de dialogue dans notre pays.
Il faut à présent souhaiter que les deux parties trouvent très rapidement un accord de sortie de crise. Le temps presse et les risques d’une année blanche hantent plus que jamais les esprits. Pendant que leurs camarades seront dans les rues, les responsables de la coordination seront face au gouvernement. Les deux parties ont l’obligation de résultats. Tout autre issue n’est pas envisageable.

Kaceto.net