Le 5 janvier 2016, Abdoul-Karim Sango démissionnait du Paren parce que le parti est allé « à l’encontre de l’esprit et de la réalité de son engagement politique », en rejoignant la majorité présidentielle. Deux ans après, il décide d’apporter « la critique à l’intérieur du gouvernement » au nom du Paren et en tant que nouveau ministre de la Culture.

« Je remercie mon parti qui m’a délégué car je suis ministre du Paren (Parti pour la renaissance nationale) au gouvernement », a déclaré le nouveau ministre de la Culture Abdoul-Karim Sango, jeudi matin à l’occasion de la présentation du gouvernement remanié.

L’enseignant de droit, connu pour être acerbe à l’endroit des dirigeants, avait cependant démissionné le 5 janvier 2016 du Paren, jugeant que la décision du parti de rejoindre la majorité présidentielle allait « à l’encontre de l’esprit et de la réalité de son engagement politique ».

« Les livres saints disent +il y a un temps pour tout+. Il y a eu un temps pour moi pour faire ce que je crois avoir fait. Aujourd’hui, la vie a voulu que je fasse autre chose », a déclaré M. Sango.

Selon lui, pas question d’abandonner les vieilles habitudes, surtout si celles-ci sont positivement appréciées par son entourage.

« L’on m’a connu critique. Je souhaite ne pas perdre ce sens critique-là. Si cela peut aider à faire avancer positivement les choses dans mon pays, je n’hésiterai pas », a ajouté le nouveau ministre.

Toutefois, Abdoul Karim Sango estime que les critiques qu’il formulera se feront désormais à « l’intérieur du gouvernement ».

En ces premières heures de sa nomination, le désormais ministre de la Culture a tenu à dire merci au président du Faso et son parti pour sa nomination.

Pour ce qui concerne la tâche qui l’attend, le nouveau ministre trouve qu’il est trop tôt de se prononcer, dans la mesure où il n’a pas encore sa lettre de mission. « Nous aurons largement le temps de revenir plus largement sur ces questions », a-t-il dit.

Rappelons que M. Sango est la troisième personne que le PAREN a proposée comme ministre de la Culture, après une crise interne qui a précipité le départ de Tahirou Barry pour Issouf Sawadogo en octobre 2017.

Le gouvernement burkinabè vient de connaitre un remaniement marqué essentiellement par l’entrée de neuf nouveaux ministres et le départ de sept autres.

Dans le nouveau gouvernement dont la liste des membres a été rendu publique tard mercredi, certains anciens ministres ont vu leur champ d’action changé ou réduit.

C’est le cas du ministre Simon Compaoré qui conserve son statut de seul ministre d’Etat, avec cette fois-ci, l’ajout ‘’auprès de la Présidence’’. Cependant, il perd le portefeuille de la Sécurité qui échoit désormais à Clément Sawadogo, précédemment ministre en charge de la Fonction publique.

Agence d’information du Burkina