Les ralentisseurs communément appelés gendarmes couchés sont de plus en plus répandus au Burkina. A Ouagadougou, à peine le bitume est posé sur une voie que les gendarmes couchés commencent à pousser. Parfois avec de la terre ramassée par les populations riveraines. Même dans les petites ruelles de quartier on ne compte plus les ralentisseurs de fortune.

Les derniers en date à Ouagadougou ont été érigés devant une société minière au quartier Zone du bois. De gros ralentisseurs qui ne facilitent pas du tout le passage pour les conducteurs de petits véhicules. Certains automobilistes ne peuvent s’empêcher de grommeler quand ils sentent que le bas du véhicule à heurter le ralentisseur.
Ces ralentisseurs causent beaucoup de dommages aux pare-chocs des petits véhicules et certains craignent même pour la pièce appelée carter qui au moindre choc peut complètement endommager le moteur du véhicule. Les ralentisseurs qui ne sont pas toujours signalés par des panneaux, provoquent également des accidents surtout aux motocyclistes et cela a déjà entrainé des décès.
Dans certains quartiers, pratiquement chaque concession érige des ralentisseurs de part et d’autre de sa porte. Ceci avait valu on s’en rappelle une critique acerbe du ministre de la communication Remis Dandjinou qui était alors Directeur d’une télévision privée. Il dénonçait un acte d’incivisme qui méritait que les autorités compétentes se penchent dessus.
Difficile de ne pas être aujourd’hui du même avis que lui. Même quand on décide de partir en voyage on ne compte plus les ralentisseurs sur les routes. Il y a ceux qui sont fait par des sociétés de construction et qui la plupart du temps sont signalés par des panneaux verticaux et il y a ceux érigés par les populations riveraines avec des amas de pierres et de terre, parfois difformes et dangereux pour ceux qui ne sont pas habitués à la route et pour les petits véhicules.
Il est vrai que les populations qui les érigent espèrent ainsi réduire le nombre d’accidents et diminuer la poussière sur les voies non bitumées, mais de là à ce que chacun puisse de son propre chef construire un ou plusieurs gendarmes couchés, il y a un incivisme qui demande recadrage. Quelques ralentisseurs placés à des endroits stratégiques sont souhaitables mais les vraies causes des accidents sont ailleurs.
Les mobylettes qui circulent sur les voies réservées au quatre roues est une cause principale d’accidents et le dernier rapport de police indique que sur 1779 accidents, 1709 impliquent les engins à deux roues sur les trois derniers mois. En voyage, c’est le fait pour les animaux et les hommes de traverser la voie à tout moment qui cause des accidents. A ce niveau prévoir des barrières le long des voies et des passages spécifiques pour les animaux et les hommes réduirait de beaucoup les accidents en attendant d’avoir des voies à sens unique.
Les ralentisseurs font partie des éléments de règlementation de la circulation mais les ériger à tout vent à quelques mètres les uns des autres et parfois sans signalisation, cause plus de dégâts que ça en résout.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net