Créé le 5 février 2009, le Réseau des professionnels des technologies de l’information et de la communication (RPTIC) est sorti d’une longue léthargie qui aura duré huit ans. Le 16 février dernier, il a organisé une Assemblée générale pour renouveler le bureau et actualiser ses textes

Ambiance très studieuse le 16 février dernier dans la salle de conférence de la Maison de l’entreprise, à Ouagadougou. Réunis en assemblée générale, les membres du Réseau des professionnels des technologies de l’information et de la communication (RPTIC), une trentaine, s’étaient donné rendez-vous pour relancer leur organisation. Cela n’était plus arrivé depuis …2010, un passage à vide dû à de multiples raisons et qu’ils tentent de combler au moment où les TICS pénètrent de plus en plus la société burkinabè et conquièrent chaque jour de nouveaux consommateurs.
Le boum du secteur des TICS n’est cependant pas sans difficultés pour les professionnels qui y exercent : fournisseurs d’accès à Internet, distributeurs d’équipements informatiques, concepteurs de logiciels, gestionnaires de réseaux, etc., tous déplorent « le poids des taxes sur la compétitivité de nos entreprises », qui freine la vulgarisation des TICS dans notre pays. Le RPTIC déplore ainsi qu’au moment où nos voisins prennent des mesures d’assouplissement sur l’importation et la distribution des outils des TICS, le Burkina augmente de 10% les taxes sur l’importation des ordinateurs et accesseurs, les serveurs et les appareils de télécommunication. Ce n’est pas tout, au niveau de la fiscalité intérieure, la situation n’est guère reluisante, puisque dans la loi de finance 2018, les logiciels sont maintenant considérés sans distinction comme une prestation intellectuelle. Conséquence, « à chaque fois que nous importons des logiciels, les impôts nous réclameront une retenue de à la source de 20% en plus de la TVA de 18% ».
Autant de mesures qui sont en réalité des handicaps pour les petites et moyennes entreprises aux reins encore fragiles et qui risquent à terme, de provoquer le développement de l’informel.

Les professionnels de TICS pointent aussi du doigt le rôle pour le moins ambiguë que joue l’état en concurrençant le secteur privé, à l’image de la Délégation générale à l’informatique (DELGI). Ils ne comprennent pas non plus qu’on demande des cautions bancaires pour des prestations intellectuelles alors que ce n’est pas le cas chez les voisins, encore moins l’exigence d’atteindre un niveau de chiffre d’affaires pour postuler aux appels d’offres publics. Ils souhaitent enfin que l’ANPTIC ne soit plus leur concurrent, mais qu’elle joue le rôle de maître d’ouvrage délégué dans le domaine des TICS.
L’assemblée générale du 16 février porte donc les espoirs des acteurs des TICS de voir leur situation s’améliorer. Après lecture et amendement des statuts et du règlement intérieur par acclamation, un bureau a été mis en place pour procéder à l’élection du nouveau bureau. Exceptionnellement, les textes ont été suspendus pour permettre à tous les participants de prendre part au vote, vu que personne n’est à jour des cotisations.
C’est finalement Pascal Vokouma, administrateur de sociétés dans les TICS dont SkyVision, seul candidat à la présidence, qui a été élu par acclamation. Il succède à Moussa Koné qui présidait aux destinées du RPTIC depuis sa création.
Pour services rendus à l’association, Moussa Koné et Yahiya Zoungrana ont été faits présidents d’honneur. Le nouveau président a d’ailleurs rendu de vibrants hommages à son prédécesseur pour le travail abattu et sollicité son soutien pour la réussite de son mandat. « Mes priorités sont de renouer le dialogue avec les autorités, notamment notre ministère de tutelle pour partager nos attentes, notamment des préoccupations d’ordre fiscal et réglementaires ; il s’agit ensuite de former nos membres, promouvoir les activités dans le domaine de TICS », a déclaré le nouveau président. Il reconnait que le Réseau a connu des difficultés, et doit à présent se relancer en intégrant de nouvelles entreprises.
Sur l’accès aux TICS et aux services de qualité, Pascal Vokouma estime que pour vulgariser les TICS, il faut que la population ait accès au matériel ; or, l’accès à l’équipement informatique reste un luxe pour nombre de Burkinabè, et il faut que les coûts du matériel soit raisonnable, ce qui n’est pas le cas, d’autant moins que le gouvernement augmente les taxes sur l’importation des équipements.
Pour lui, la vulgarisation de l’Internet reste un impératif si l’on veut que notre pays prenne le chemin de l’émergence comme le fait le Rwanda, où tout est à base numérique. A l’attention de ses collègues, c’est-à-dire ses concurrents, il les invite au fair-play et à la saine concurrence dans l’intérêt de tous.

En rappel, le Réseau des professionnels des technologies de l’information et de la communication s’est fixé les objectifs suivants : contribuer à la promotion des TIC au Burkina, promouvoir les intérêts matériels et moraux des membres, organiser les professionnels du domaine en réseau, développer la synergie, la coopération et la saine concurrence entre les entreprises membres du réseau et promouvoir les innovations et les produits mis sur marché par les entreprises du réseau. Ce n’est pas tout, le RPTIC ambitionne aussi jouer sa participation dans l’encadrement des jeunes ayant effectué des études dans le domaine des TIC, travailler en étroite collaboration avec le gouvernement pour développer les TIC dans tous les secteurs d’activités et développer des relations d’échange, de partage d’expérience avec les Réseaux régionaux, les ONG internationales, d’autres associations et groupes ayant les mêmes objectifs.
Le Réseau était présidé par Moussa Koné, PDG de ICOMG, spécialisée dans l’ingénierie informatique, inventeur de la carte bancaire AFRICARDS.

Georges Diao
Kaceto.net

Georges Diao
Kaceto.net

Composition du nouveau bureau du RPTIC élu le 16 février 2018
1- Président : Pascal Vokouma
2- Vice-président : Zézouma Esaïe Millogo
3- Secrétaire général : Joël Traoré
4- Trésorier : Awa Christelle Mariam Koné
5- Commissaire chargé des relations avec les institutions nationales, internationales et du développement du partenariat : Koudibi Zongo
6- Directeur chargé de la communication, de l’organisation et du protocole : Hubert Yaméogo
7- Commissaire chargé de la promotion des technologies et des innovations :Mahamadi Rouamba
8- Directeur chargé de la formation continue des membres et de l’encadrement des jeunes du domaine des TICS : Ali Kafando
9- Commissaire chargé de la promotion des textes juridiques, des lois fiscales et des textes législatifs nationaux et internationaux : Jean Bosco Compaoré
10- Président de la Commission ad’hoc : Charles Ido
11- Commissaire aux comptes : Ermine Yaméogo/Sawadogo
12- Commissaire aux comptes : Demba Niang
13- Mise en place de Commissions sectorielles ; information et réseaux : Philippe Sawadogo
14- Logiciels : Bila
15- Télécoms et service après-vente : Herman Compaoré
16- Membres d’honneur : Moussa Koné et Yahiya Zoungrana
Des commissions ad’hoc sont prévues et présidées par les membres du Réseau en raison de leurs compétence dans le domaine concerné. Lors de leurs travaux, les commissions peuvent admettre des personnes étrangères au Réseau qui manifestent un intérêt pour les questions qui y sont débattues.
La présidence de la commission ad’hoc a été confiée à Charles Ido, directeur général de AITEK, une société de grossiste de matériel informatique.

GD
Kaceto.net