Le premier ministre, Paul Kaba Thiéba a procédé à la remise du document « Diagnostic du système de rémunération des agents publics de l’Etat », le mercredi 28 février 2018 aux forces vives de la nation. C’est un document introductif qui demande à être enrichi dans un délai de 21 jours.

Les années 2016 et 2017 ont été marquées par de multiples mouvements de grève lancés par les agents publics. Une grogne sociale qui a mis sur la place publique la question des rémunérations fonctionnaires.
Selon les spécialistes, les efforts consentis par l’Etat pour les satisfaire allant crescendo, il était impératif de trouver des solutions idoines à travers des réformes. D’où ce document qui fait un diagnostic de la situation, et qui est soumis à l’appréciation des forces vives que les centrales syndicales, les partenaires techniques et financiers, la société civile, le patronat pour être enrichi. C’est en tout cas le souhait émis ce matin 28 février par le premier ministre Paul Kaba Thiéba lors de la cérémonie de remise du document aux partenaires sociaux à qui il a invité à une réflexion collective sur les mesures à mettre en œuvre pour contenir l’évolution de la masse salariale en vue de pérenniser et de sauver la fonction publique. Ils sont priés de faire des observations dans une échéance de 21 jours.
Pour le chef du gouvernement, il est indispensable d’assurer la soutenabilité des finances publiques, de garantir la pérennité de la fonction publique et de réaliser le Plan national de développement économique et social (PNDES). Il estime que l’évolution de la masse salariale doit être soit compatible avec les équilibres macro-économiques du pays. Le Diagnostic du système de rémunération des agents publics de l’Etat souligne que « l’impact financier des mesures de revalorisation salariales et indemnitaires prises de 2016 à nos jours est estimé à 181, 421 milliards de FCFA (provisoirement). Si les événements devraient se poursuivre de cette manière, il est à craindre qu’à l’horizon 2020, les charges salariales du budget de l’Etat avoisinent les 1 000 milliards FCFA. A cette allure, il faut également craindre que la régularité qui caractérise la paie des agents publics depuis les indépendances à nos jours ne se rompe par manque de ressources ». D’où s’impose une réforme dont l’objectif est de parvenir à un mécanisme garantissant une gestion équitable et soutenable des rémunérations des agents publics de l’Etat, l’objectif étant la recherche de l’apaisement social et l’accroissement de la productivité publique.
Le président du mois des centrales syndicales, Blaise Augustin Hien, pense que la démarche est positive, car dit-il, ils ont foi au dialogue social, franc et ouvert. « C’est une première étape. Il ne faut pas devancer l’iguane dans l’eau. Nous allons voir quelles sont les solutions proposées après réception dudit document. Des échanges auront lieu afin d’en apporter une appréciation », a-t-il déclaré.
En rappel, ce dialogue est une initiative lancée par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2017.

Dominique KONE

Dominique Koné
Kaceto.net